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Etats-Unis: le ministre de la Justice de passage à Ferguson pour apaiser les tensions

Le ministre américain de la justice, Eric Holder, s'est rendu mercredi à Ferguson à la demande de Barack Obama. Il a affirmé que l'enquête sur la mort de Michael Brown "serait complète, équitable et indépendante".

21 août 2014, 07:11
Eric Holder (à gauche) a notamment rencontré le capitaine Ron Johnson (à droite).

Le ministre américain de la Justice, Eric Holder, s'est rendu mercredi à Ferguson dans le Missouri. Il a rencontré des habitants et des responsables pour tenter d'apaiser les tensions de la petite ville, secouée depuis dix jours par des émeutes raciales. Il a fait la "promesse" que l'enquête "serait complète, équitable et indépendante".

Il s'agit du plus haut responsable de l'administration américaine à se rendre à Ferguson, où manifestations et violences se succèdent quasiment chaque jour depuis qu'un policier a tué un jeune Noir le 9 août.

M. Holder, lui-même d'origine afro-américaine, qui s'est rendu à la demande du président Barack Obama à Ferguson, a rencontré des responsables locaux et des étudiants de l'université locale de Florissant Valley, selon ses services. Il devait aussi rencontrer la famille de la victime et des enquêteurs du FBI.

Il a fait la "promesse" mardi que l'enquête "serait complète, équitable, et indépendante", tout en précisant qu'elle "prendrait du temps".

"Pour commencer le processus de réconciliation, les actes de violence doivent avant tout cesser dans les rues de Ferguson", a-t-il plaidé, estimant que les actes d'une minorité d'individus étrangers à Ferguson "affectent gravement, plutôt qu'ils ne la font avancer, la cause de la justice".

Près de 50 arrestations

Un grand jury, chargé de décider s'il y a lieu de poursuivre le policier qui a abattu un jeune Noir non armé le 9 août, a commencé à étudier l'affaire mercredi. Mais la décision pourrait se faire attendre jusqu'à la mi-octobre, a précisé le procureur du comté de St. Louis Robert P. McCulloch, pressé par les manifestants d'inculper le policier et dont certains réclament qu'il se récuse.

Pour la première fois en une dizaine de jours, les manifestations se sont déroulées globalement dans le calme dans la nuit de mardi à mercredi. La police a toutefois annoncé avoir arrêté 47 personnes dans la nuit.

Plusieurs centaines de manifestants s'étaient encore rassemblées mardi soir pour exprimer leur colère et réclamer justice, près de l'endroit où Michael Brown, 18 ans, a été tué dans des circonstances controversées.

"Ne tirez pas!" scandaient-ils, les mains en l'air, à l'attention des membres des forces anti-émeute. Après avoir pendant une dizaine de nuits tenté d'assurer le maintien de l'ordre avec des blindés et des jets de gaz lacrymogène, la police a opté pour un profil bas.

"Train de la paix"

L'arrivée inattendue sur place d'un "train de la paix" provenant d'un parc d'attractions pour enfants et diffusant la chanson du chanteur noir décédé Marvin Gaye "What's going on" (Que se passe-t-il) a même apporté une note carnavalesque à la manifestation.

Vers minuit (7 heures suisse mercredi), la police a repoussé les manifestants qui restaient, sans faire usage de gaz lacrymogène, vers une aire de protestation nouvellement établie.

Mais une heure plus tard, 47 personnes qui jetaient des bouteilles d'eau et d'urine sur les policiers ont été arrêtées, a annoncé à la presse Ron Johnson, capitaine de police responsable du maintien de l'ordre. Il a précisé que trois armes avaient été saisies.

Dons pour les obsèques

Les avocats de la famille de Michael Brown ont précisé mardi que ses funérailles - lundi - seraient "publiques" et se dérouleraient sous l'égide de "leaders nationaux". Mercredi matin, plus de 100'000 dollars (quelque 90'000 francs) de dons avaient été récoltés sur un site pour financer les frais des obsèques.

Pas moins de trois autopsies ont été demandées, par les autorités locales, la famille et le ministre de la Justice, pour faire la lumière sur les circonstances de la mort de Michael Brown.

Les versions de la police et de plusieurs témoins divergent. Pour les uns, Michael Brown aurait tenté de se saisir de l'arme du policier qui l'a abattu. Pour plusieurs témoins, dont l'ami de Michael Brown qui l'accompagnait, il avait les mains en l'air. Lundi, les résultats de l'autopsie demandée par la famille ont conclu que le jeune homme avait été atteint d'au moins six balles.

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