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Etats-Unis: polémique autour des injections létales non homologuées

Depuis que l'Europe refuse de livrer aux USA les produits utilisés dans les injections létales, les Etats se tournent vers des fabricants locaux. Mais ceux-ci ne sont pas reconnus par Washington et leurs mélanges ont déjà causé des souffrances inhabituelles à plusieurs condamnés.

30 janv. 2014, 08:31
Malgré ses protestations face à la composition douteuse du cocktail qui allait le tuer, Herbert Smulls, 56 ans, a été exécuté jeudi dans le Missouri.

Les autorités pénitentiaires de l'Etat du Missouri ont exécuté jeudi un homme condamé à mort pour le meurtre d'un bijoutier en 1991. La Cour suprême avait précédemment rejeté un recours qui remettait notamment en question le protocole prévu pour son exécution.

Herbert Smulls, 56 ans, contestait en particulier la composition du cocktail létal utilisé dans le Missouri, susceptible, selon ses avocats, de provoquer d'intenses souffrances lors de son injection. Il est le sixième condamné à mort à être exécuté aux Etats-Unis depuis le début de l'année.

Après un ultime refus mardi soir du gouverneur du Missouri d'arrêter l'exécution, l'avocate Cheryl Pilate avait demandé à la haute Cour d'exiger que l'Etat divulgue le nom de l'officine non homologuée au niveau fédéral et qui lui a procuré l'anesthésiant prévu pour l'injection intraveineuse.

Souffrances inhabituelles

Comme d'autres Etats américains confrontés à une pénurie de produits pour leurs exécutions, et après le refus des fabricants européens de leur en procurer, le Missouri s'est en effet tourné vers un préparateur en pharmacie que l'Agence fédérale américaine des médicaments ne reconnaît pas.

En raison de la polémique que cela soulève dans le pays, le Missouri refuse de divulguer le nom de cette officine. L'une de ces sociétés, sous le contrôle des Etats et non du gouvernement fédéral, avait été jugée responsable d'une épidémie de méningite mortelle par manque d'hygiène.

L'avocate Cheryl Pilate soupçonne le Missouri de s'être fourni auprès de la même pharmacie qui a alimenté l'Oklahoma (sud) pour ses deux récentes exécutions. Il apparaît que, dans l'une d'entre elles, le 9 janvier, le condamné a souffert de manière inhabituelle lors de l'injection du produit.

D'autres Etats concernés

La Louisiane (sud), où l'exécution de Christopher Sepulvado, condamné à mort pour le meurtre de son beau-fils de 6 ans, est prévue le 5 février, est dans la même situation. A l'instar de Cheryl Pilate, les avocats de Sepulvado ont déposé un recours devant la Cour suprême, avec des arguments similaires.

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