Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Etats-Unis: seize États américains contestent l’urgence pour le mur de Trump

Lundi, 16 États américains ont saisi la justice pour contester l’urgence nationale du mur de Donald Trump. Selon les plaignants, le président a «plongé le pays dans une crise constitutionnelle de son propre fait».

19 févr. 2019, 07:08
A New York, des citoyens manifestent dans la rue pour protester contre la décision de Donald Trump.

Seize États américains ont fait recours en justice lundi contre la décision du président américain Donald Trump de décréter l’urgence nationale pour construire un mur à la frontière avec le Mexique. La plainte a été déposée devant un tribunal fédéral à San Francisco.

Selon les plaignants, le 45e président des Etats-Unis a «plongé le pays dans une crise constitutionnelle de son propre fait». La plainte affirme que l’ordonnance du président contrevient à deux dispositions constitutionnelles, l’une définissant les procédures législatives, l’autre attribuant au congrès le dernier mot en matière de financement public.

Les plaignants remettent en cause le caractère d’urgence en se fondant sur des données publiées par des ministères ou administrations fédérales, comme les douanes (CBP) qui écrivent que «les entrées illégales sont au plus bas depuis 45 ans».

«Le département d’Etat reconnaît qu’aucune preuve crédible n’établit que les terroristes utilisent la frontière sud pour pénétrer aux Etats-Unis. Les données fédérales confirment que les immigrants ont moins tendance à commettre des crimes que les Américains nés dans le pays», précise le texte.

 

 

Demande de suspension

La plainte avance également que le ministère la sécurité intérieure a enfreint la loi sur la protection de l’environnement en n’évaluant pas l’impact environnemental du mur en Californie et au Nouveau-Mexique. Le recours contient par ailleurs une demande de suspension en référé de la déclaration d’urgence tant que se poursuit la bataille judiciaire, selon le quotidien Washington Post.

Dès vendredi, les bastions démocrates de New York et de Californie avaient annoncé qu’ils allaient saisir les tribunaux. Ils ont été rejoints dans cette initiative par quatorze autres Etats, soit le Colorado, le Connecticut, le Delaware, Hawaï, l’Illinois, le Maine, le Maryland, le Michigan, le Minnesota, le Nevada, le New Jersey, le Nouveau-Mexique, l’Oregon et la Virginie.

Au congrès, la puissante commission judiciaire de la chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, avait annoncé vendredi l’ouverture «immédiate» d’une enquête parlementaire.

Le procureur général de Californie a expliqué que son Etat et d’autres étaient dans leur droit, car ils risquaient de perdre de l’argent destiné notamment à des projets militaires et à l’aide d’urgence en cas de catastrophe.

 

 

Pas d’urgence

Selon lui, la construction de ce mur frontalier n’a aucun caractère d’urgence, et «la meilleure preuve est probablement contenue dans les propres mots du président». «Je n’avais pas besoin de faire cela, mais je préfère que cela aille vite», avait en effet lâché Donald Trump au cours de sa conférence de presse consécutive à sa décision, à propos de la construction du mur.

Alors que les candidatures se multiplient du côté démocrate en vue des primaires à la présidentielle de 2020, le républicain espère galvaniser sa base électorale sur la question de l’immigration. Et une guérilla judiciaire pourrait y contribuer.

Sauf suspension par décision de justice, la déclaration d’urgence nationale devrait permettre à Donald Trump de contourner le congrès afin de débloquer des fonds fédéraux (notamment destinés au Pentagone) et construire le mur censé endiguer l’immigration clandestine.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias