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Etats-Unis: Trump multiplie les attaques personnelles contre ses adversaires et replonge en campagne

Donald Trump a replongé jeudi en campagne électorale lors d’un meeting dans le Minnesota. Le président américain a qualifié Joe Biden de «lèche-cul» et Ilhan Omar de «socialiste qui déteste l’Amérique».

11 oct. 2019, 06:54
Donald Trump traverse la phase la plus difficile de sa présidence.

Joe Biden, Nancy Pelosi, Ilhan Omar: Donald Trump a multiplié jeudi les attaques personnelles contre ses adversaires démocrates lors d’un meeting dans le Minnesota d’une extraordinaire agressivité.

Face à une foule de casquettes rouges et de t-shirts frappés du slogan «Les policiers avec Trump», le président américain, déchaîné, a laissé éclater sa frustration. En guerre ouverte avec les démocrates sur la procédure de destitution qui le menace, en conflit avec les républicains sur le dossier syrien, le milliardaire traverse la phase la plus difficile de sa présidence.

 

 

Très remonté, il a prédit que cette «chasse aux sorcières» finirait par échouer et entraînerait, lors de la présidentielle de 2020, «un sursaut dans les urnes sans équivalent dans l’histoire». C’est la première fois que Donald Trump retrouvait une foule «Make America Great Again» depuis le lancement, il y a 15 jours, d’une procédure qui pourrait faire de lui le troisième président de l’histoire confronté à un «impeachment» après Andrew Johnson et Bill Clinton.

Joe Biden, un «lèche-cul»

L’ancien vice-président Joe Biden, qui pourrait être son adversaire démocrate lors de la présidentielle de novembre 2020? «Un mauvais sénateur!». «Il a été un bon vice-président simplement parce qu’il a compris comment être lèche-cul avec Barack Obama».

Son fils Hunter, dont les activités en Ukraine pendant que son père était vice-président sont pointées du doigt par l’équipe Trump? «Un homme pas très intelligent!», a tranché le président des Etats-Unis, avant d’ironiser sur sa discrétion: «J’ai une idée pour un nouveau T-shirt: Où est Hunter?».

 

 

Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants ? «Soit très stupide», «soit elle perd la tête», «soit elle est malhonnête».

Ilhan Omar, une «honte»

Le 45e président des Etats-Unis s’est ensuite lancé dans une longue tirade contre l’élue démocrate Ilhan Omar qui représente cet Etat à la Chambre des représentants. Cette dernière fait partie des quatre élues du Congrès issues de minorités auxquelles le président américain avait conseillé de «retourner» dans les pays d’où «elles viennent» – alors même que trois d’entre elles sont nées aux Etats-Unis.

 

 

«C’est une socialiste qui déteste l’Amérique!», a-t-il lancé devant une foule déchaînée. «Elle est une honte pour notre pays!». «Elle est l’une des raisons pour lesquelles nous gagnerons le Minnesota», a-t-il conclu.

Dans une ambiance électrique, il s’en est aussi pris aux élus qui mènent l’enquête «partisane et anticonstitutionnelle», selon les termes de l’avocat de la Maison Blanche, en vue d’une éventuelle destitution. «Nous sommes face à certaines personnes qui sont dérangées, des grands malades». «Les démocrates se sont embarqués dans une croisade pour détruire notre démocratie. Nous ne les laisserons pas faire», a-t-il encore lancé.

«Il n’y a eu aucun chantage»

Après plusieurs journées d’atermoiements, il a en effet choisi le bras de fer, refusant en bloc de coopérer avec le Congrès et ouvrant une période de grande incertitude qui devrait mettre à l’épreuve les institutions américaines.

Les démocrates veulent déterminer dans quelle mesure le président américain a fait pression sur son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky lors d’un échange téléphonique afin qu’il cherche des informations compromettantes sur son rival Joe Biden.

A lire aussi : Etats-Unis: Trump a bien demandé au président ukrainien d’enquêter sur son rival Joe Biden

«Mon appel avec le président ukrainien était parfait», a-t-il martelé. «Il a dit 'il n’y a eu aucun chantage', il a utilisé ce mot!», a-t-il ajouté, évoquant la récente conférence de presse de ce dernier. «Que veulent-ils-faire ? Destituer le président! Je ne crois pas que cela arrivera, je ne crois pas…», a avancé le républicain.

«Ce sont des tocards»

Conscient que le devenir d’une procédure de destitution se joue sur la perception qu’en a l’opinion publique plus que dans d’obscures batailles procédurales, le président a été piqué au vif par un sondage Fox News rendu public mercredi soir.

Selon cette enquête, 51% des Américains sont favorables à la destitution du président Trump, soit un bond de neuf points par rapport à juillet. «Depuis le jour où j’ai annoncé ma candidature à la Maison Blanche, je n’ai JAMAIS eu un bon sondage Fox News», a-t-il tempêté jeudi au réveil.

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«Quel que soit l’institut de sondage qu’ils utilisent, ce sont des tocards», a-t-il ajouté, avant de regretter que la chaîne prisée des conservateurs soit très différente de ce qu’elle était «au bon vieux temps».

Et la Syrie

Autre source de frustration et de contrariété pour le président septuagénaire: la Syrie. Sa décision, annoncée dimanche soir dans un communiqué, de retirer les soldats américains stationnés dans le nord-est de la Syrie et ainsi laisser le champ libre à une intervention turque, a suscité la stupeur et la colère dans son propre camp.

Dès le début, mercredi, de l’opération militaire turque contre des forces kurdes en Syrie, le Congrès est monté en première ligne. Le sénateur Lindsey Graham, qui soutient d’ordinaire Donald Trump mais l’accuse cette fois d’avoir «honteusement abandonné» les Kurdes, a dévoilé, avec un élu démocrate, une proposition visant à sanctionner sévèrement Ankara si l’armée turque et ses supplétifs ne se retiraient pas de Syrie.

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