Alexis Rapin
Le fait est bien connu: les électeurs américains s’intéressent très peu à la politique extérieure. Si, en 1992, Bill Clinton délogea George Bush père de la Maison Blanche avec le slogan «c’est l’économie, abruti», à ce jour, aucun candidat n’a remporté une élection sur «c’est la politique étrangère, mon cher».
Les candidats de la primaire présidentielle 2016 l’ont bien compris et semblent avoir préparé leurs campagnes en conséquence: à l’exception d’Hillary Clinton, ancienne diplomate en chef de Barack Obama, les programmes d’affaires extérieures sont, à droite comme à gauche, pour le moins évasifs, et parfois fantaisistes.
D’abord, peu d’entre eux se sont jusqu’ici vraiment frottés aux réalités de la politique étrangère. Chez les républicains, Donald Trump n’a jamais assumé de mandat politique et Ted Cruz n’est sénateur que depuis trois ans. John Kasich peut certes se targuer de 18 ans au sein de la commission des...