Accusé d'avoir publié une liste de détenteurs présumés de comptes en Suisse, le journaliste grec Costas Vaxevanis a été acquitté mercredi par une cour d'appel d'Athènes. Il avait été relaxé une première fois en novembre 2012 avant un appel du parquet athénien.
"La décision est l'acquittement", a déclaré à la presse le journaliste de 46 ans en quittant le tribunal. "Justice a été rendue", a ajouté M. Vaxevanis qui publie le magazine d'investigation "Hot Doc".
Son arrestation en octobre 2012 et l'ouverture de son procès en première instance quelques semaines plus tard avaient provoqué un tollé. De nombreuses organisations étrangères et grecques de défense de la liberté de la presse et des droits de l'Homme étaient intervenues.
Après une relaxe en première instance, le parquet d'Athènes avait fait appel a minima en soutenant que le journaliste avait bel et bien commis un délit de violation de données personnelles.
"Pour le bien commun"
Tout en reconnaissant que la détention d'un compte bancaire en Suisse n'était pas illégale, M. Vaxevanis affirmait avoir oeuvré pour le bien commun en publiant la liste qui recense quelque 2059 noms de Grecs détenteurs de comptes chez HSBC en Suisse.
On l'appelle liste "Lagarde", car elle a été transmise en 2010 au gouvernement grec par l'ancienne ministre française des Finances Christine Lagarde, aujourd'hui directrice générale du FMI.
"Absurdité juridique"
"Ce procès est une absurdité juridique: d'un côté on me juge, de l'autre on lance des poursuites contre George Papaconstantinou", l'ancien ministre des Finances socialiste accusé d'avoir falsifié cette liste, avait déclaré en octobre M. Vaxevanis.
En juillet, le parlement grec avait approuvé l'ouverture de poursuites judiciaires contre l'ex-ministre qui a nié toute intervention sur la liste des détenteurs de comptes suisses dans le but notamment d'y soustraire les noms de membres de sa famille.
Austérité drastique
Ancien ministre de George Papandréou, il a été l'un des artisans du plan de secours international à la Grèce mis sur pied en 2009, et de la politique drastique d'austérité qui l'accompagnait.