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Explosions à Beyrouth: des secouristes fouillent les décombres, plusieurs responsables arrêtés

Des équipes de secours internationales coordonnent leurs efforts à Beyrouth, au milieu des décombres provoqués mardi par deux violentes explosions. Ils ont retrouvé quatre corps ce vendredi matin.

07 août 2020, 13:20
Des secouristes allemands fouillent les décombres à la recherches de corps et de survivants.

A la recherche de survivants sous le regard angoissé de familles de victimes, des secouristes internationaux fouillaient vendredi les décombres du port de Beyrouth. Plusieurs responsables du site ont été arrêtés après l’explosion qui a fait plus de 150 morts.

Cette déflagration d’une puissance inouïe, la plus dévastatrice vécue par le Liban, a alimenté la colère de la population, qui avait déclenché en octobre 2019 un vaste mouvement de protestation contre la classe dirigeante.

 

 

L’indignation est d’autant plus grande que le gouvernement s’est avéré incapable de justifier la présence du nitrate d’ammonium au port «sans mesures de précaution» de l’aveu même du Premier ministre.

Corps retrouvés

Près de l’épicentre de la déflagration, à proximité des silos géants de céréales détruits, les secouristes français, italiens, allemands et autres coordonnent leurs efforts.

Vendredi matin, quatre corps ont été retrouvés par les secouristes dans le port presque entièrement détruit par la déflagration mardi. Elle fait également plus de 5000 blessés, des dizaines de disparus et des centaines de milliers de sans-abri dans les quartiers dévastés proches, alimentant la colère de la population contre la classe politique, accusée d’incompétence et de corruption.

Conférence prévue

L’aide internationale afflue à Beyrouth, où le président français, Emmanuel Macron, s’est rendu jeudi, réclamant une enquête internationale sur cette explosion provoquée selon les autorités par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées depuis six ans 2700 tonnes de nitrate d’ammonium, une substance chimique hautement inflammable.

 

 

M. Macron a rencontré les responsables libanais, des hommes politiques, parmi lesquels des membres du Hezbollah, et des représentants de la société civile. Il a appelé à un «profond changement» de la part des dirigeants, annonçant qu’il réunirait «dans les tout prochains jours» une conférence d’aide pour le Liban, en plein naufrage économique depuis plusieurs mois.

Elan de solidarité

Dans une capitale aux airs d’apocalypse, alors que les autorités n’ont mis en place aucun dispositif pour aider les citoyens, des centaines de Libanais se sont mobilisés, dans un vaste élan de solidarité, pour poursuivre les opérations de déblaiement ou l’accueil des sans-abri.

Plusieurs pays parmi lesquels la France ont pour leur part dépêché du matériel médical et sanitaire ainsi que des hôpitaux de campagne. La Suisse a pour sa part envoyé jeudi une équipe d’experts. L’Union européenne a débloqué 33 millions d’euros en urgence et l’armée américaine a envoyé trois cargaisons d’eau, de nourriture et de médicaments.

 

 

Des aides de l’Iran, des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite étaient attendues vendredi. Dans l’immense cité sportive de Beyrouth, la Russie a installé un hôpital de campagne, dressant une vingtaine de tentes médicales où les premiers patients ont commencé à arriver, les hôpitaux de la capitale étant saturés.

«Pendez-les»

Jeudi soir, les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes dans le centre-ville pour disperser des dizaines de manifestants enragés par l’incompétence et la corruption des autorités. Des appels circulent sur les réseaux sociaux pour une manifestation antigouvernementale samedi, sous le thème «Pendez-les».

 

 

Les autorités libanaises affirment que l’entrepôt a explosé après un incendie. Autorités du port, services des douanes et certains services de sécurité étaient tous au courant que des matières chimiques dangereuses y étaient entreposées mais ils se sont rejeté mutuellement la responsabilité.

Fonctionnaires arrêtés

Outre le nitrate d’ammonium, le procureur militaire a évoqué la présence de «matériaux hautement inflammables et des mèches lentes» selon un communiqué. Seize fonctionnaires du port et des autorités douanières ont été arrêtés et placés en détention dans le cadre de l’enquête.

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