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Femmes de réconfort: le gouvernement impérial japonais était "impliqué"

Un ancien Premier ministre japonais a affirmé jeudi que le gouvernement était "impliqué" dans le système des bordels militaires de campagne durant la dernière guerre. Le Japon, qui a déjà présenté des excuses en 1993, a envisagé lundi de réexaminer d'autres excuses.

27 févr. 2014, 12:26
In this Feb. 3. 2014 photo, a visitor looks at portraits of late former comfort women who were forced to serve for the Japanese troops as a sexual slave during World War II, at the House of Sharing, a nursing home and museum for 10 former sex slaves, in Toechon, South Korea. There are only 55 women left who registered with the South Korean government as former sex slaves from the war _ down from a peak of more than 230. Their average age is 88. (AP Photo/Ahn Young-joon)

Le gouvernement japonais était "impliqué" dans le système des bordels militaires de campagne de l'armée impériale durant la dernière guerre, a affirmé jeudi un ancien Premier ministre japonais. Des milliers d'Asiatiques ont alors été enrôlées de force.

"Il ne fait aucun doute que l'armée japonaise avait besoin de ces femmes de réconfort et le gouvernement (japonais) était impliqué dans la mise en place" du système, a affirmé lors d'une conférence de presse Tomiichi Murayama. Ce dernier a laissé son nom à une déclaration dans laquelle, en 1995, le Japon avait présenté ses excuses pour les souffrances infligées aux peuples d'Asie.

M. Murayama, ex-Premier ministre social-démocrate âgé de 89 ans, est intervenu trois jours après l'annonce par le gouvernement de droite actuel de ce qu'il envisageait de réexaminer d'autres excuses, celles exprimées en 1993 pour ces "femmes de réconfort".

Le secrétaire général du gouvernement, Yoshihide Suga, a expliqué lundi que les autorités allaient se pencher sur les témoignages de 16 Coréennes, d'anciennes "femmes de réconfort" dont les dépositions avaient précisément servi de base à ces excuses.

Anonymat préservé

"Les témoignages des femmes de réconfort avaient été fournis en échange de la promesse qu'ils ne seraient pas publiés. Le gouvernement va étudier la possibilité d'un réexamen (de ces déclarations) tout en préservant" l'anonymat de ces femmes, a expliqué M. Suga.

"Je me demande si le fait de trouver quelques inexactitudes dans ces déclarations pourrait servir les intérêts du Japon", a estimé pour sa part jeudi l'ancien Premier ministre, pour qui les excuses de 1993, connues sous le nom de "déclaration Kono" (le secrétaire général du gouvernement de l'époque) avaient été formulées" après un examen en détail" de ces déclarations.

D'après la plupart des historiens, jusqu'à 200'000 femmes ont servi dans les bordels de l'armée impériale à l'époque, notamment des Coréennes mais aussi des Chinoises, des Indonésiennes, des Philippines et des Taïwanaises.

Doutes quant à la sincérité

Depuis la présentation de ces excuses officielles toutefois, les régulières déclarations ambiguës de hauts responsables de la droite japonaise entretiennent en Corée du Sud le sentiment que ces regrets ne sont pas sincères.

Ce sujet, qui empoisonne les relations de Tokyo avec Séoul, a refait surface le mois dernier lorsque le nouveau président du groupe public japonais de radio/télévision NHK a déclaré que la prostitution forcée des femmes était "fréquente dans tous les pays en guerre", laissant penser qu'il voulait ainsi atténuer la responsabilité du Japon.

Devant le tollé provoqué par ses déclarations, notamment en Chine et en Corée du Sud, il s'était ensuite excusé mais sans se rétracter, indiquant qu'il s'agissait d'une "opinion personnelle".

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