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Ferguson: la neige et le froid calment les ardeurs des manifestants

Suite à la relaxe du policier blanc qui avait abattu un jeune Noir Michael Brown en août dernier à Ferguson, les manifestations s'étaient multipliées aux Etats-Unis. Mais mercredi soir, la neige tombait sur la petit ville du Missouri et seule une vingtaine de manifestants sont descendus dans la rue.

27 nov. 2014, 06:41
Le froid qui s'est abattu sur le pays,, a réduit mercredi soir l'ampleur et l'intensité des rassemblements aux cris de "No Justice, No Peace!".

Le calme est momentanément revenu à Ferguson, sous la neige, après deux nuits de violence. Les manifestations se sont poursuivies en revanche mercredi à travers les Etats-Unis... et jusque devant l'ambassade américaine à Londres. Près de Ferguson, les ventes d'armes se sont multipliées depuis lundi, symptôme d'un climat de peur.

Les événements des derniers jours ont fait augmenter exponentiellement les ventes d'armes auprès de clients, principalement blancs, dans un des principaux centres de tir du pays, précisément près de Ferguson, dans le Missouri.

Au stand de tir Ultimate Defense Firing Range and Training Center à St Peters, près de la ville de St Louis, le nombre d'armes vendues par jour s'élève désormais à 20 ou 30, contre 3 à 5 auparavant. "Il y a eu une énorme ruée sur les armes de poing, parce que les gens ont peur, avec ce qui se passe à Ferguson", selon Paul Bastean, propriétaire du stand et agent de police.

A Ultimate Defense, 33 armes ont été vendues et 18'000 séances de tir ont eu lieu mardi, le lendemain des premières protestations à Ferguson, situé à 30 km seulement.

Accalmie

A Ferguson même, le calme est revenu mercredi soir après l'annonce en début de semaine de la relaxe du policier Darren Wilson qui avait abattu le jeune afro-américain Michael Brown en août. Une vingtaine de manifestants seulement se sont rassemblés devant le commissariat, alors qu'ils étaient encore plusieurs centaines deux jours plus tôt.

Une douzaine de commerces avaient alors été incendiés, d'autres pillés et des coups de feu avaient retenti lors de heurts entre forces de l'ordre et manifestants. Au total, une soixantaine de personnes ont été arrêtées. La nuit suivante, 45 personnes ont été interpellées à Ferguson, alors que plus de 400 personnes au total l'ont été à travers le pays où les manifestations ont essaimé.

"Beaucoup de forces de l'ordre travailleront pendant le pont (de Thanksgiving) pour protéger les vies et les biens", avait prévenu le gouverneur du Missouri, Jay Nixon, qui s'est félicité d'une accalmie grâce au quadrillage de la ville par 2200 gardes nationaux.

Colère à Londres

Mais le froid qui s'est abattu sur le pays a réduit mercredi soir l'ampleur et l'intensité des rassemblements aux cris de "No Justice, No Peace !" Les manifestations ont diminué en taille comme en intensité. Peut-être la plus grande a-t-elle eu lieu à Los Angeles, où la police a interpellé une cinquantaine de participants pour ne pas avoir obtempéré aux ordres de dispersion.

A San Diego, 300 manifestants ont défilé dans le calme, sur fond de forte présence policière. En revanche, 200 manifestants ont parcouru les rues d'Oakland, en Californie, brisant des vitrines et inscrivant des graffiti sur les murs, sur des arrêts d'autobus ou des panneaux d'affichage, avant de se heurter aux forces de police près de l'hôtel de ville.

Environ 70 manifestants ont aussi été dénombrés à Atlanta et à New York, au lendemain d'une forte mobilisation à Times Square. Mais mercredi soir, seule une dizaine de personnes s'y étaient retrouvées.

Mais la colère qu'a suscité la relaxe du policier blanc a résonné jusqu'à Londres, où des milliers de personnes ont manifesté mercredi devant l'ambassade des Etats-Unis, en reprenant des slogans entendus à Ferguson: "La vie des Noirs compte" ou "Mains en l'air, ne tirez pas".

Enquête rapide

Le département américain de la Justice a promis d'enquêter rapidement et en profondeur sur les pratiques de la police de Ferguson, ont déclaré des défenseurs des droits civiques qui se sont entretenus dès lundi soir avec l'Attorney General Eric Holder.

Dans une interview accordée à ABC News et diffusée mardi, le policier Darren Wilson a déclaré, lui, avoir la "conscience tranquille", et estimé avoir "effectué son travail dans les règles".

Michael Brown a été touché de six ou sept balles, dont la dernière à la tête. Dorian Johnson, qui se trouvait avec lui le soir de sa mort, a affirmé qu'il avait les mains en l'air lorsque la police a tiré.

 

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