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Ferry dans l'Adriatique: bilan provisoire de treize morts dont deux secouristes

Le bilan de l'incendie à bord du ferry Norman Atlantic en mer Adriatique s'est alourdi à 13 morts. Deux marins albanais ont péri mardi matin pendant une opération de remorquage du navire. 14 résidents suisses étaient à bord.

30 déc. 2014, 21:00
In this image released by the Italian Navy, smoke billows from the Italian-flagged Norman Atlantic that caught fire in the Adriatic Sea, Monday, Dec. 29, 2014. A cargo ship with 49 people evacuated from a Greek ferry that caught fire in the Adriatic Sea arrived in the Italian port of Bari on Monday, the first big group to reach land. More than 160 people remained trapped on the smoke-filled vessel adrift in frigid temperatures and rough seas between Italy and Albania. One person was killed in the risky rescue operation and two others were injured as Italian and Greek rescue ships and helicopters worked through the night plucking passengers off the stricken vessel and bringing them to safety aboard the 10 or so mercantile ships nearby that were summoned to help. (AP Photo/Italian Navy, ho)

Par ailleurs, la présence de clandestins est désormais "établie": trois d'entre eux ont été identifiés, deux Afghans et un Syrien, qui a demandé l'asile politique, a indiqué Giuseppe Volpe, responsable de l'enquête sur les circonstances du drame.

Cachette fatale

Mais il y en avait sans doute bien davantage cachés dans les nombreux camions transportés par le Norman Atlantic, a-t-il expliqué. Or, l'incendie s'est déclenché au niveau des ponts inférieurs, là où étaient garés ces camions. Ainsi, l'examen de l'épave du ferry révélera probablement d'autres victimes, a précisé le procureur.

Viennent s'ajouter les interrogations sur d'éventuels disparus, faute de connaître le nombre exact de passagers à bord du ferry dimanche quand le drame a eu lieu au large de l'Albanie.

Plus de 400 rescapés

L'opération de sauvetage "sans précédent" a permis de secourir 427 personnes, dont les 56 membres d'équipage, selon les autorités italiennes. Sur les 371 passagers récupérés sur le ferry, 234 sont grecs, 54 turcs, 22 albanais, 22 italiens. Neuf des dix Français présents à bord ont été localisés et pris en charge, mais on est toujours sans nouvelles du dixième.

Parmi les onze morts, on compte trois Italiens. Et deux marins albanais venus en aide aux sauveteurs ont été victimes mardi matin de la rupture d'un câble de remorquage pendant les opérations de secours en mer, a indiqué le ministère albanais de la Défense.

Quatorze passagers vivent en Suisse

Côté suisse, le Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) a indiqué mardi à l'ats que sept citoyens suisses et sept étrangers vivant en Suisse se trouvaient sur le ferry. Tous sont en sécurité, sauf un pour lequel les recherches se poursuivent.

Le DFAE a établi un contact avec toutes ces personnes et, dans le cadre de la protection consulaire, les soutient dans l'organisation de leur rapatriement. Deux personnes sont déjà sur le chemin du retour et deux représentants de l'ambassade suisse à Rome se trouvent à Brindisi.

Navire immobilisé

L'opération d'évacuation du ferry Norman Atlantic désormais vide a pris fin lundi soir: il a été remorqué vers le port italien de Brindisi, à environ 40 milles (environ 75 km) du lieu de l'incendie, au large de la côte albanaise.

Cependant, des dizaines de passagers attendaient toujours mardi après-midi leur retour sur la terre ferme. Le navire militaire italien San Giorgio, qui accueille à son bord plus de 180 rescapés, ne regagnera en effet Brindisi qu'en début de soirée. Et un cargo transportant une quarantaine d'autres passagers du Norman Atlantic était attendu à Taranto (sud).

Calvaire et brutalités

Les autorités maritimes italiennes, grecques et albanaises s'étaient lancées dès dimanche matin dans une course contre la montre pour récupérer ces hommes, femmes et enfants pris au piège, pour certains pendant plus de 34 heures, sur le pont du ferry.

Certains passagers, comme la cantatrice grecque Dimitra Theodossiou, ont dénoncé la brutalité de certains passagers, résolus à embarquer les premiers, y compris par la force. La femme d'un passager grec, première victime répertoriée dans ce drame, a raconté son calvaire. "J'ai vu mourir mon mari. J'ai essayé de le sauver, mais je n'y suis pas arrivée", a-t-elle affirmé.

Une enquête judiciaire a été ordonnée mardi par le parquet de la Cour suprême grecque pour déterminer les causes de l'incendie. Le ministre grec de la Marine marchande, Miltiadis Varvitsiotis a demandé au parquet "l'accélération de cette enquête pour éclaircir les conditions" de l'accident, indiquant que 201 Grecs ont été secourus.

Considéré comme un héros

Rome et Tirana mènent aussi l'enquête. Celle de la justice italienne vise l'armateur du ferry pour "naufrage" et "homicides involontaires" ainsi que le commandant, Argilio Giacomazzi, considéré par les médias nationaux comme un héros. Il a été le dernier à quitter le navire en détresse, conformément aux traditions maritimes.

Quant au navire, il a été placé sous séquestre judiciaire, a précisé le ministère des Transports.

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