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Fillon crée un groupe UMP dissident en attendant un nouveau vote

François Fillon a exigé mardi une nouvelle élection du président de l'UMP d'ici trois mois. En attendant l'organisation de ce scrutin, il a annoncé la création d'un nouveau groupe parlementaire constitué de ses partisans.

27 nov. 2012, 17:48
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L'ancien Premier ministre, qui conteste l'élection de son rival Jean-François Copé à la présidence de l'UMP, avait réuni non loin de l'Assemblée nationale les députés et sénateurs qui le soutiennent, afin de définir une stratégie.

"Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection par les adhérents dans les trois mois sous le contrôle d'une commission indépendante, dont la composition devra être incontestable et qui aura seule le contrôle des opérations de vote", a-t-il déclaré à l'issue de la réunion.
 
Référendum en fin d'année
 
François Fillon a précisé qu'ils reviendraient dans le giron du groupe UMP à l'Assemblée nationale dès qu'un nouveau vote aura été décidé "dans des conditions optimales".
 
Pour sa part, Jean-François Copé a déclaré mardi qu'un référendum sur l'opportunité d'organiser un nouveau vote pour la présidence de l'UMP pourrait avoir lieu soit en décembre, soit en janvier.
 
Confirmant avoir proposé à François Fillon cette solution "d'apaisement", le député-maire de Meaux a estimé que le climat de son échange avec l'ancien Premier ministre permettait d'espérer une réponse positive. Il a souligné que cette offre lui avait été "vivement conseillée" par Nicolas Sarkozy qui a poussé les deux rivaux à se rencontrer mardi.
 
"L'idée d'un référendum a été retenue par François Fillon", a déclaré l'ancien ministre Patrick Ollier à Reuters, précisant que cela n'empêcherait pas l'ancien Premier ministre et ses partisans de créer un nouveau groupe parlementaire au sein de l'UMP.
 
L'ancienne candidate à la présidence de l'UMP Nathalie Kosciusko-Morizet refuse de prendre parti dans la bataille mais milite aussi pour un nouveau vote et a lancé sur Internet une pétition en ce sens. Celle-ci avait recueilli près de 20'000 signatures électroniques mardi en milieu de matinée.
 
Nouveau groupe
 
"Dans l'attente de cette nouvelle élection, j'ai décidé, avec les députés qui me suivent, de constituer un groupe parlementaire qui aura pour nom le Rassemblement UMP", a annoncé François Fillon. A en croire des parlementaires proches de lui, quelque 70 députés pourraient participer à ce nouveau groupe, sur les 196 que compte aujourd'hui l'UMP.
 
Au-delà de l'impact politique, la création du nouveau groupe aura des conséquences financières, l'Etat accordant annuellement aux partis environ 42'000 euros (50'000 francs) par député s'en réclamant. Une décision est attendue d'ici mercredi.
 
Interrogé avant la réunion des "fillonnistes", le secrétaire général sortant de l'UMP Jean-François Copé, qui s'estime légitime et rejette les accusations de son rival, avait lancé une mise en garde contre toute velléité de scission des parlementaires.
 
"Attention, la passion, l'amertume, la déception est parfois mauvaise conseillère", a-t-il déclaré. Les partisans de Jean-François Copé dénoncent un "chantage" de la part de François Fillon et de ses amis.
 
Leur nouveau groupe est une manière de faire "chambre à part", selon le filloniste Dominique Dord alors que depuis le début de la crise, les commentaires ironiques sur l'UMP et "ses deux papas" font florès en France sur les réseaux sociaux, allusion à l'opposition de ce parti au projet de légaliser le mariage homosexuel.
 
Match nul
 
Par ailleurs, la première décision judiciaire sur le litige entre les deux hommes s'est terminée par un match nul mardi, la justice leur garantissant à tous les deux l'accès aux documents du scrutin.
 
Cette décision constitue un prélude à un possible combat judiciaire sur le fond, François Fillon ayant évoqué l'idée de saisir un juge civil pour obtenir l'annulation du vote.
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