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Fillon et Copé au coude à coude

L'incertitude pèse sur l'issue de l'élection à la présidence de l'UMP. Ce vote, une première dans l'histoire du parti, a donné lieu à un âpre duel entre l'ancien Premier ministre François Fillon et le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.

18 nov. 2012, 21:15
Les militants UMP choisissent leur nouvel homme fort ce dimanche 18 novembre. Le résultat s'annonce très serré entre Jean-François Copé et François Fillon.

Les résultats définitifs devaient être proclamés tard dans la soirée. Les deux camps livraient des tendances favorables à leur champion respectif, mais en l'absence d'éléments de référence, il était difficile après 20h00 de livrer une lecture fiable du scrutin.

Dans l'entourage de Jean-François Copé, on donnait le député-maire de Meaux en tête avec 51% après dépouillement de 50'500 bulletins. Le camp de François Fillon donnait pour sa part l'ancien chef du gouvernement en tête avec 51,5% après dépouillement de 41'000 bulletins.

Christian Estrosi s'est montré moins prudent sur BFM TV en assurant que l'avantage tournait "en faveur de François Fillon". "Je crois que nous allons vers l'élection de François Fillon", a-t-il affirmé.

Face-à-face de deux "lignes"

Quelque 300'000 adhérents à jour de cotisation étaient appelés à voter dans 650 bureaux de vote répartis dans les 577 circonscriptions françaises. Ils devaient désigner "un ticket" (président, vice-président, secrétaire général) pour un mandat de trois ans.

Ils se prononçaient en parallèle sur différentes "motions" qui, si elles obtiennent au moins 10% des suffrages, deviendront des "mouvements", autre nouveauté à droite.

Deux lignes s'affrontaient dans ce vote: "une droite décomplexée", renouant avec les accents droitiers de Nicolas Sarkozy dans l'entre-deux-tours de la présidentielle 2012, défendue "sans tabous" par M. Copé, 48 ans, "le résistant"; une droite à la tonalité plus centriste que M. Fillon, 58 ans, "le rassembleur", ambitionne d'incarner à l'élection présidentielle de 2017.

Organisation critiquée

Des membres des deux états-majors évoquaient une participation supérieure à 50%, avec un duel serré. Une forte affluence dans certains bureaux a nécessité la prolongation des opérations de vote tandis que le dépouillement débutait dans les autres.

Ainsi François Fillon, député de Paris, a-t-il été contraint d'attendre plus d'une heure pour voter dans une école du VIIe arrondissement transformée pour l'occasion en bureau de vote.

L'ancien Premier ministre et ses soutiens ont imputé les longues files d'attente, dissuasives selon eux, à un défaut d'organisation. Une critique voilée aux "copéistes" qui "tiennent" l'appareil du parti et porteraient la responsabilité de ces dysfonctionnements.

"Ce que je regrette, c'est que l'organisation du vote n'ait pas été plus fluide. Il faudra tirer toutes les leçons de ce scrutin. Les militants qui sont venus voter aujourd'hui sont vraiment courageux", a déclaré l'ancien Premier ministre à la presse après avoir voté.

Le sénateur Roger Karoutchi, soutien de M. Copé, a déploré sur BFM TV "une pique non justifiée". Il a rappelé que la régularité du scrutin était garantie par la Commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) du parti.

Accusations de fraudes

Mais les attaques réciproques ont continué de fuser dimanche. Dans les Alpes-Maritimes, où les deux hommes forts de l'UMP Eric Ciotti et Christian Estrosi soutiennent François Fillon, la maire du Cannet Michèle Tabarot, membre du "ticket" Copé, a dénoncé des "irrégularités".

Elle a fait état à Nice de "procurations distribuées à l'intérieur du bureau de vote pendant le déroulement du scrutin" et de "procurations avec des signatures qui ne correspondent pas à la signature de la pièce d'identité présentée".

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