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France: 26e jour de grève à la veille des voeux de Macron

La France vivait lundi son 26e jour de grève, en réponse à la réforme des retraites. Les voeux d’Emmanuel Macron sont très attendus par les grévistes, le président étant quasi muet sur les retraites depuis des semaines.

30 déc. 2019, 20:15
Pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, seules les lignes automatiques 1 et 14 circuleront jusqu'à 02H15 du matin (illustration).

Des transports toujours perturbés, en particulier en Ile-de-France malgré un léger mieux: la France vivait lundi son 26e jour de grève contre la réforme des retraites, à la veille du réveillon de la Saint-Sylvestre et des voeux très attendus d’Emmanuel Macron.

 

 

Message d’apaisement ou signal de fermeté? La parole du président de la République sera scrutée de près mardi soir, alors que le conflit contre le projet de «système universel» de retraite par points est déjà plus long que celui de 1995. Il devrait réaffirmer «l’ambition forte du gouvernement» et la sienne pour ce «projet de progrès social qui corrige de nombreuses inégalités», a affirmé lundi l’Elysée.

Il devrait aussi se «redire ouvert au dialogue et rappeler le sens et la portée générale de la réforme», mais il «n’est pas prévu à ce stade qu’il entre dans le détail de la réforme», a-t-on indiqué de même source. Quasi muet sur les retraites depuis des semaines, le chef de l’Etat s’était contenté d’un appel à la trêve pour Noël avant de se retirer au fort de Brégançon.

 

 

«La trêve, c’est la défaite»

Ces voeux présidentiels, «pour nous, c’est un non-événement», a réagi auprès de l’AFP Fabien Dumas, secrétaire fédéral de SUD-Rail. «Ce sera sans doute un discours pour ramener un peu de cohésion. Mais compte tenu du calendrier de négociations du 7 au 22 janvier, je n’attends pas d’annonces», a-t-il poursuivi.

«Je pense qu’il est grand temps d’appuyer sur le bouton stop», a redit lundi le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, pour qui «le projet se délite, à l’évidence». «Ça fuit de toutes parts et le gouvernement est obligé de colmater les brèches» en multipliant les concessions, a-t-il relevé.

 

 

«On s’aperçoit que (le futur système) ne fonctionne pas pour telle ou telle profession, que ce soient les pilotes, les pompiers, les danseurs de l’Opéra…», a énuméré le dirigeant syndical, partisan d’un retrait total du projet. Même revendication à la CGT-Cheminots, fer de lance d’une contestation sans pause.

«La trêve, c’est la défaite», a estimé Mathieu Bolle-Reddat, leader de cette fédération syndicale à Versailles. Pour lui, les grévistes sont d’autant plus «déterminés» que le gouvernement est «brutal, agressif, méprisant».

Je pense qu’il est grand temps d’appuyer sur le bouton stop. 
Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière.

«Pourrissement» du conflit

Le ton, de fait, est monté d’un cran dimanche entre l’exécutif et les opposants les plus déterminés à la réforme. Le secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a reproché à la CGT de pratiquer un syndicalisme «de blocage» voire «d’intimidation» quand le numéro un de la centrale, Philippe Martinez, accusait le gouvernement d’organiser «le bordel» et de jouer «le pourrissement» du conflit.

En l’absence de sortie de crise, la seconde semaine des vacances scolaires a commencé lundi par un 26e jour consécutif de grève à la SNCF et à la RATP. Il fallait compter sur seulement un TGV sur deux, un Transilien sur quatre et trois circulations de TER (souvent assurées par des cars) sur dix, même si le taux de grévistes à la SNCF est tombé à 7,1%, nouveau plus bas niveau depuis le début du mouvement le 5 décembre.

 

 

Le trafic RATP a certes connu une nette amélioration, avec 14 lignes de métro fonctionnant normalement (lignes 1 et 14) ou partiellement, et des RER A et B circulant de 06H30 à 19H30. Mais pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, seules les lignes automatiques 1 et 14 circuleront jusqu’à 02H15 du matin.

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