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France: Copé quittera la tête de l'UMP sur fond de scandale

Contesté au sein de son propre parti, Jean-François Copé cède aux pressions et annonce sa démission au 15 juin prochain.

27 mai 2014, 19:55
Le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé

Le chef du parti de droite français UMP, affaibli après le triomphe de l'extrême droite au scrutin européen, a été contraint mardi de démissionner. La révélation d'un scandale de fausses factures lors de la présidentielle de 2012, qui éclabousse l'ex-président Nicolas Sarkozy, l'a poussé à se retirer.

A l'origine prévue pour tirer les leçons du "séisme" électoral, une réunion du bureau politique de l'UMP mardi à Paris s'est focalisée sur le sort de son président. Elle est intervenue après la révélation spectaculaire lundi d'un dépassement des dépenses de campagne présidentielle de 2012 d'environ dix millions d'euros, camouflé par de fausses factures au nom de l'UMP.

Ces dix millions ont bénéficié à une société de communication, Bygmalion, lancée par deux proches du patron démissionnaire de l'UMP.

Après avoir affirmé vouloir se maintenir à son poste jusqu'à l'automne, Jean-François Copé, 50 ans, a finalement cédé à la pression de ses pairs et annoncé son départ, à compter du 15 juin.

Direction collégiale

Trois anciens Premiers ministres, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon, assureront la direction collégiale du parti jusqu'à un congrès extraordinaire à l'automne, a annoncé un ancien président du Sénat, Gérard Larcher, à l'issue de la réunion.

M. Copé "a pris la bonne décision pour la sérénité de notre mouvement", a commenté Alain Juppé, qui a lui par ailleurs souhaité que les prochains candidats à la présidence de l'UMP s'engagent à ne pas être candidats aux primaires en vue de la présidentielle de 2017. Il a écarté toute intention de briguer la présidence de l'UMP, se réservant la possibilité d'être lui-même candidat à la primaire.

Clan de Jean-François Copé contre clan Sarkozy, clan de François Fillon (ex-Premier ministre) contre clan Copé: les règlements de comptes sont foison à tous les étages de l'UMP. Il a perdu dimanche son titre de premier parti d'opposition au profit du Front national (FN) de Marine Le Pen.

Nicolas Sarkozy est "très mécontent de voir son nom associé à cette curieuse actualité", a commenté l'un de ses plus proches, l'ancien ministre Brice Hortefeux.

Le FN attise le feu

Le scandale remet l'ancien président, déjà cité dans plusieurs affaires judiciaires, au centre des polémiques. Il compromet encore davantage son éventuel retour en politique dans la perspective de la prochaine présidentielle.

Marine Le Pen a jugé mardi que Nicolas Sarkozy était "totalement disqualifié". Elle a estimé que cette affaire remettait même en cause la régularité de la présidentielle de 2012 remportée par le socialiste François Hollande.

Pour sa défense, Jean-François Copé a assuré "ne rien savoir" des problèmes comptables de 2012. Depuis mars, il était déjà sur la sellette après des accusations de favoritisme à l'égard de Bygmalion.

Cette entreprise a rejeté lundi toute responsabilité, assurant avoir été obligée d'établir les fausses factures.

Pas au courant

Les acteurs de ce nouveau scandale, au premier rang desquels figure Jérôme Lavrilleux, directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy et jusqu'à dimanche directeur de cabinet de Jean-François Copé, ont assuré qu'aucun de ces deux responsables n'étaient au courant des fausses factures.

Elu dimanche député européen, Jérôme Lavrilleux est désormais couvert par une immunité à l'égard de la justice.

Lundi, les perquisitions ont été multipliées, à l'UMP, à Bygmalion et dans les locaux de Génération France, une association politique dirigée par Jean-François Copé.

Séquence calamiteuse

La crise traversée par l'opposition de droite s'ajoute au séisme provoqué par le triomphe du FN aux élections européennes.

Le parti socialiste au pouvoir est loin d'en tirer profit. Le président François Hollande, qui a remanié son gouvernement en avril, reste très impopulaire.

La démission de Jean-François Copé vient clore une séquence calamiteuse pour l'opposition de droite qui aura duré près de deux ans. Fin 2012, MM. Copé et Fillon s'étaient livrés à un duel pour prendre la tête du parti, dont l'UMP ne s'est jamais relevée. Depuis cette époque, le parti s'est montré sans leadership clair ni projet politique alternatif affirmé à la politique de François Hollande.

 

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