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Manifs en France contre la loi Travail: nouveaux heurts à Paris, au moins 20 blessés

Des heurts ont éclaté jeudi à Paris, Nantes et Rennes, suite à des manifestations contre la loi Travail dans plus de 110 villes du pays. On déplore une vingtaine de blessés.

15 sept. 2016, 16:59
/ Màj. le 15 sept. 2016 à 21:48
Les violences ont fait une vingtaine de blessés, ici dans la capitale.

Vitrines brisées, cocktails Molotov, échauffourées avec la police: des violences ont fait une vingtaine de blessés jeudi en France lors de manifestations contre une réforme du droit du travail adoptée pendant l'été, après des mois de vive contestation politique et sociale.

Pour la 14e fois, des milliers d'opposants à la "loi Travail" ont défilé dans les rues de la capitale et d'une centaine de villes françaises pour demander le "retrait intégral" de cette loi défendue par le gouvernement socialiste contre une partie de son camp.

 

Pris dans les flammes de manière spectaculaire après le jet de cocktails Molotov, un membre des forces de l'ordre a notamment été brûlé à la jambe à Paris, où quatre manifestants ont aussi été blessés. "Au total, 15 policiers et gendarmes ont été blessés" dans toute la France, "dont deux grièvement", a précisé dans la soirée le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, faisant état de 62 interpellations.

La majorité des participants (78'000 selon la police, 170'000 selon les organisateurs) est toutefois restée pacifique.

Heurts à Nantes et Rennes

Des affrontements ont aussi eu lieu avec la police à Nantes où plusieurs milliers de personnes ont défilé, ainsi qu'à Rennes. La contestation fut déjà vive au printemps dans ces deux villes.

 

A Belfort, la manifestation contre la loi de la ministre du travail Myriam El Khomri s'est muée en un défilé de défense de l'usine Alstom menacée de fermeture. Elle a rassemblé 1700 personnes, selon la police.

 

A Marseille, les organisateurs ont revendiqué la présence de 30'000 manifestants alors que la police en dénombrait près de 3000. Depuis le début de la mobilisation contre la loi El Khomri, Marseille s'est souvent distinguée par des écarts de participation fort étonnants.

A Bordeaux, plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans la confusion créée par l'arrivée d'éléments perturbateurs. Le cortège de l'intersyndicale a décidé d'écourter le défilé en cours de parcours.

Des appels à la grève ont en outre été lancés dans la fonction publique, à La Poste mais également à France télévisions.

Ministre sereine

Myriam El Khomri s'est dite "sereine" face aux menaces de bataille juridique brandies par les syndicats opposés à sa loi, car le travail a été fait "en amont pour éviter toute difficulté", a indiqué jeudi son cabinet.

"Quand la loi a été déférée au Conseil constitutionnel, ce dernier avait la possibilité de soulever d'office des questions d'inconstitutionnalité de la loi, il ne l'a pas fait", a rappelé le cabinet.

 

Si les Sages ont donné leur feu vert à cette loi - malgré la censure de cinq mesures secondaires -, ils ne se sont pas prononcés sur les articles les plus contestés, soulignant qu'ils pourraient "faire l'objet de questions prioritaires de constitutionnalité".

Trop favorable aux employeurs

Depuis la présentation de son projet de réforme de la loi en début d'année, le gouvernement socialiste a fait face à une fronde sociale d'une ampleur inédite venue de son propre camp.

Le texte, censé fluidifier le marché du travail dans un pays où le chômage culmine à 10%, est jugé trop favorable aux employeurs par ses détracteurs qui ont multiplié les manifestations, souvent émaillées - comme ce fut encore le cas jeudi - de violences.

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