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France: des milliers de policiers dans les rues pour manifester contre le "laxisme" des juges

Les policiers manifestent dans les rues de France contre le laxisme de la chaîne pénale et des conditions de travail "insupportables". Cela n'était pas arrivé depuis 1983. A Paris, ils se sont rassemblés sous les fenêtres de la ministre de la Justice Christiane Taubira. Manuel Valls a annoncé des corrections.

14 oct. 2015, 12:43
/ Màj. le 14 oct. 2015 à 16:06
La colère des policiers a explosé après une fusillade provoquée il y a quelques jours par un malfaiteur multirécidiviste.

Des milliers de policiers ont manifesté mercredi devant le ministère de la Justice à Paris, dénonçant le laxisme de la chaîne pénale et des conditions de travail "insupportables". L'exécutif a promis de "corriger" des "dysfonctionnements" dans la justice.

"J'entends la colère des policiers, des gendarmes, j'entends leur malaise", a affirmé le Premier ministre Manuel Valls devant la presse, en annonçant une série de mesures. Il était flanqué des ministres de l'Intérieur et de la Justice.

"La gestion de la garde à vue sera allégée", les sorties de prisonniers devront répondre à une "nécessité avérée" et un projet de loi simplifiant la procédure pénale sera présenté en Conseil des ministres "dans les prochains mois", a-t-il indiqué. Les peines seront en outre "renforcées" pour le trafic d'armes lourdes, a énuméré le chef du gouvernement.

Fusillade

La colère des policiers a explosé après une fusillade provoquée il y a quelques jours par un malfaiteur multirécidiviste qui avait profité d'une permission pour partir en cavale. L'un des leurs a été grièvement blessé.

Huant, sifflant et scandant "Policiers en colère", 7500 manifestants selon la préfecture de police, 10'000 selon les syndicats, se sont rassemblés devant la chancellerie, en plein centre de Paris, où ils ont accroché une banderole noire "Police/Justice: la rupture". Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs villes de province.

Les syndicats de policiers accusent de laxisme la ministre de la Justice, qui a fait adopter une loi instaurant notamment la "contrainte pénale", une peine alternative à la détention.

Depuis les attentats de janvier (17 morts), les forces de l'ordre, qui avaient alors eu droit à un rare mouvement de sympathie de la population, sont soumises à rude épreuve entre la prévention de nouvelles attaques et la crise migratoire.

Les oubliés de la République

"Les policiers, héros du mois de janvier, sont devenus les oubliés de la République", tonne Jean-Claude Delage pour Alliance, premier syndicat de policiers.Tous les syndicats déplorent une "explosion des violences", un "manque de moyens", des "missions peu claires", une "absence de réponses pénales".

Le président François Hollande a fait savoir qu'il recevrait les syndicats de police et de justice "la semaine prochaine".

La dernière manifestation policière sous les fenêtres d'un ministre de la Justice remonte à 1983, sous la présidence déjà d'un socialiste, François Mitterrand. Quelque 1.500 policiers avaient conspué la politique du gouvernement, après la mort de deux fonctionnaires tués par le groupuscule d'extrême gauche Action directe.

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