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France: détention requise pour les trois policiers soupçonnés du tabassage d’un producteur

Le procureur de Paris a requis que les policiers accusés du passage à tabac du producteur de musique noir Michel Zecler soient placés en détention provisoire et mis en examen pour «violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique».

29 nov. 2020, 20:24
/ Màj. le 30 nov. 2020 à 07:29
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a qualifié la violence policière de "violence inacceptable".

Le parquet de Paris a réclamé dimanche la mise en examen des quatre policiers soupçonnés d’être impliqués dans le tabassage du producteur noir Michel Zecler, et le placement en détention provisoire de trois d’entre eux. Cette affaire électrise le débat autour des violences policières et de la loi «sécurité globale».

Le parquet a requis leur mise en examen (inculpation) pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique» et la détention provisoire pour trois d’entre eux.

L’enquête est désormais confiée à un juge d’instruction, a expliqué le procureur de la République de Paris Rémy Heitz lors d’une conférence de presse. Le magistrat instructeur doit décider s’il suit les réquisitions du parquet.

Placer les trois agents soupçonnés d’avoir infligé une pluie de coups au producteur doit permettre «d’éviter un risque de concertation» entre eux «ou de pressions sur les témoins», a argué M. Heitz.

Le parquet réclame leur mise en examen pour «violences volontaires» par personne dépositaire de l’autorité publique (PDAP) avec plusieurs circonstances aggravantes dont «des propos à caractère raciste» ainsi que pour «faux en écriture publique par PDAP», un crime passible des assises.

 

 

«Coups pas justifiés»

En garde à vue face à la police des polices (IGPN, Inspection générale de la police nationale), les trois principaux mis en cause ont expliqué la violence de leur interpellation par «la panique» qui les a saisis, à cause de l’exiguïté du studio de musique de M. Zecler, qui se débattait selon eux.

Accusés par le producteur de l’avoir qualifié de «sale nègre» à plusieurs reprises, ils contestent «avoir tenu les propos racistes» pourtant «corroborés par l’un des jeunes derrière la porte du sas» et réfutent «le caractère mensonger du procès-verbal».

Selon le procureur de Paris, les trois policiers ont toutefois fini «par admettre que les coups portés n’étaient pas justifiés et qu’ils avaient agi principalement sous l’effet de la peur».

Le procureur a rappelé que les policiers avaient dans un premier temps indiqué avoir contrôlé Michel Zecler pour «absence de port du masque» et en raison d’une «forte odeur de cannabis» – «0,5 g d’herbe de cannabis» seront trouvés dans une sacoche.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi «la révocation» des policiers mis en cause, «dès que les faits seront établis par la justice». Il les a accusés d’avoir «sali l’uniforme de la République».

 

 

Cette affaire, mise au jour grâce à la diffusion de vidéos, a semblé doper les opposants à la proposition de loi "sécurité globale", dont la mesure phare prévoit de restreindre la possibilité de filmer les forces de l'ordre.

Plus de 130'000 personnes ont manifesté samedi, selon le ministère de l'Intérieur, 500'000 selon les organisateurs, dans une ambiance globalement bon enfant. Des affrontements parfois violents ont toutefois émaillé certaines manifestations, notamment à Paris.

 

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