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France: échauffourées à Paris dans la 23e manifestation des «gilets jaunes»

Nouvelle manifestation des «gilets jaunes». Lors de ce 23e acte de mobilisation, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre. Au total, près de 28’000 personnes ont manifesté à travers l’Hexagone.

20 avr. 2019, 16:21
/ Màj. le 20 avr. 2019 à 19:06
Des échauffourées ont éclaté en début d'après-midi près de la place de Bastille.

L’acte 23 des «gilets jaunes» a rassemblé samedi 27’900 manifestants en France, dont 9000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. Ces chiffres font apparaître un fléchissement de la mobilisation.

Samedi dernier, 31’100 personnes avaient défilé à travers l’Hexagone, dont 5000 dans la capitale, selon des chiffres officiels régulièrement contestés par les «gilets jaunes».

 

 

Echauffourées

Mais en début d’après-midi, des échauffourées ont éclaté dans la manifestation parisienne, près de la place de la Bastille. Un peu plus loin, aux abords de la place de la République, la tension a resurgi et les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et procédé à plusieurs charges.

Au milieu de scooters incendiés, des manifestants jetaient bouteilles et autres projectiles dans leur direction. Certains criaient «Suicidez-vous, suicidez-vous», faisant référence à la vague de suicides sans précédent qui frappe la police nationale depuis le début de l’année.

 

Plus de 60’000 policiers et gendarmes ont été déployés dans tout le pays et des lieux symboliques interdits préventivement, à commencer par les abords de la cathédrale Notre-Dame. Sur les Champs-Elysées, également interdits, les forces de l’ordre filtraient les passants. La célèbre avenue avait été saccagée le 16 mars.

Crainte des «casseurs»

Les autorités appréhendaient cette semaine la présence de «casseurs». Dans un tweet, la préfecture de police a appelé les manifestants à se «désolidariser des groupes violents». A la mi-journée, la police avait procédé à Paris à plus de 11’000 contrôles préventifs. A 13h00, 110 personnes avaient été placées en garde à vue dans la capitale, selon le parquet.

 

A Bordeaux, traditionnelle place forte du mouvement, une petite foule défilait sur un itinéraire canalisé par des forces de police très mobiles, bloquant les accès à l’hypercentre, ce qui provoquait quelques face-à-face tendus.

«On vient depuis le début, pour les injustices, la pauvreté», dit Loïc, chef d’entreprise manifestant en famille. «Il y a moins de monde que d’habitude», notait-il.

A Toulouse, des milliers de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi place Jean-Jaurès, précédées par des dizaines de motards en gilet jaune. «J’ai la trouille, mais ça ne va pas m’arrêter de venir», assure Claudine Sarradet, retraitée de l’éducation nationale.

«N’oubliez pas les misérables»

Ce samedi, les manifestants s’étaient principalement donné rendez-vous dans la capitale à l’orée d’une semaine où Emmanuel Macron doit dévoiler ses réformes tirées du grand débat national.

Attendue lundi dernier, l’annonce par le président Macron des grandes pistes de réformes avait été différée en raison de l’incendie à Notre-Dame.

Cette communion nationale autour de Notre-Dame a suscité des grincements de dents chez certains «gilets jaunes», notamment face aux promesses de dons de centaines de millions d’euros des plus grandes fortunes françaises pour aider à la reconstruction.

 

«C’est une bonne chose, cet argent pour Notre-Dame. Mais quand on voit ce qu’on peut débloquer en quelques heures…», résumait Jean François Mougey, retraité de la SNCF.

«Victor Hugo vous remercie pour Notre-Dame de Paris, mais n’oubliez pas les misérables», proclamait une banderole, reprenant le tweet humoristique du romancier Ollivier Pourriol.

 

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