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France: feu vert à Bruno Ledoux pour renflouer "Libération"

Bruno Ledoux devient le seul propriétaire du journal "Libération" suite à une décision du tribunal de commerce de Paris.

28 avr. 2014, 17:46
"Libé" a vu ses ventes encore s'effriter au mois de février dernier, avec environ 89'000 exemplaires écoulés contre 105'000 un an plus tôt.

L'homme d'affaires Bruno Ledoux a reçu lundi le feu vert du tribunal pour reprendre et renflouer "Libération". Le quotidien de gauche, menacé de faillite, pourrait ainsi bénéficier d'une injection de 18 millions d'euros (22 millions de francs) d'ici juin. Mais les salariés du journal ne cessent de critiquer les projets multimédias du futur patron.

Déjà co-actionnaire de "Libération", Bruno Ledoux deviendra ainsi son seul propriétaire, avec d'éventuels alliés. Il aura les mains libres pour appliquer ses projets de réforme, alors que ceux-ci sont combattus par la rédaction. L'accord du tribunal met fin à la procédure de conciliation entamée depuis janvier avec les créanciers.

Le tribunal de commerce de Paris a accepté la demande de Bruno Ledoux de constituer un tour de table pour recapitaliser le journal, plombé par la chute de ses ventes de 15% en un an et de ses recettes publicitaires. L'homme d'affaires prête également en urgence quatre millions d'euros, pour payer les salaires du mois d'avril et survivre dans l'immédiat car "Libé" n'avait plus aucune trésorerie.

En apportant 18 millions d'euros au capital, une somme promise par le futur patron probablement avec l'aide d'autres investisseurs, M. Ledoux et ses éventuels alliés posséderont alors la quasi-totalité du capital du titre car ni Edouard de Rotschild ni le groupe italien Ersel, autres coactionnaires, ne souhaitent participer à l'opération.

Jusqu'ici l'homme d'affaires, qui a fait fortune dans l'immobilier et est copropriétaire de l'immeuble du siège de "Libération", détenait 26% du capital du journal.

"Réorganisation" en vue

Lundi, les salariés se sont réunis en assemblée générale, "la douze-millième AG depuis la Une 'Nous sommes un journal' du 8 février", ont tweeté des journalistes de "Libé". Dans un bref message aux salariés, la direction du journal leur a annoncé la décision du tribunal et évoqué une prochaine "réorganisation".

"Il nous faut à présent repenser l'offre éditoriale de la semaine, nommer les dirigeants qui manquent aujourd'hui dans l'organigramme, réorganiser la société, investir dans les relais de croissance et retrouver une exploitation profitable", écrit-elle.

Les représentants des salariés avaient indiqué le mois dernier que la direction préparait déjà un déménagement de la rédaction.

M. Ledoux avait annoncé en début d'année un projet visant à transformer profondément "Libération" en l'intégrant dans un groupe comprenant un réseau social, des contenus multimédias, un espace culturel, voire une "Libé TV". Mais ces projets sont combattus par la rédaction, qui y voit une grave menace sur le journal et ses valeurs.

"Esprits étriqués"

Dans un mail qui avait fuité en février, M. Ledoux avait traité les salariés du journal d'"esprits étriqués", ce qui a énormément choqué ces derniers. Depuis, les salariés sont entrés en guerre ouverte contre les projets de M. Ledoux, qu'ils dénoncent quotidiennement dans le journal sous la rubrique "Nous sommes un journal".


 
 

 

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