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France: fille d'un propriétaire du Sewol extradée vers la Corée du Sud

Yoo Som-Na, fille d'un proriétaire du Sewol, ferry dont le naufrage avait fait 304 morts en Corée du Sud, va être extradée de la France vers la Corée du Sud. Elle est poursuivie pour des détournements de fonds en marge de l'enquête sur le naufrage du navire.

01 juin 2017, 19:50
Yoo Som-Na, la fille d'un des propriétaires du Sewol, ferry dont le naufrage avait fait 304 morts en avril 2014, va être extradée mardi de la France vers la Corée du Sud.

Yoo Som-Na, la fille d'un des propriétaires du Sewol, ferry dont le naufrage avait fait 304 morts en avril 2014, va être extradée mardi de la France vers la Corée du Sud. Son ultime recours a été rejeté devant le Conseil d'Etat, a appris jeudi l'AFP de source proche du dossier.

Séoul, qui souhaite juger Yoo Som-Na pour des détournements de fonds présumés découverts en marge de l'enquête sur le naufrage du navire en Corée du Sud, avait réclamé en mai 2014 son extradition aux autorités françaises.

Remise en liberté en juin 2015 après treize mois de détention en France, elle "va se rendre à la prison de Versailles mardi et sera ensuite directement extradée vers son pays", a précisé la source.

Yoo Som-Na, 51 ans, est la fille de Yoo Byung-Eun, le patriarche de la famille qui contrôle, via un réseau de filiales, une partie de la compagnie maritime Chonghaejin Marine Co, propriétaire du Sewol.

Traqué pendant des semaines par la police sud-coréenne, il avait été retrouvé mort le 12 juin 2014 en Corée du Sud.

 

Entreprise de design

Pour la justice sud-coréenne, le naufrage du navire n'a pas été uniquement causé par des erreurs humaines: elle soupçonne des malversations au sein de la Chonghaejin Marine Co et de ses filiales qui pourraient expliquer des carences en matière de sécurité.

Les enquêteurs s'interrogent notamment sur des prestations que l'entreprise de design de Mme Yoo aurait fourni à des entreprises du conglomérat de son père.

La peine maximale encourue par Mme Yoo dans son pays est de 45 ans de prison, mais la moyenne des peines prononcées depuis 2009 pour des faits comparables est de deux ans et sept mois de prison, voire de prison avec sursis.

Péripéties judiciaires

Après deux ans de péripéties judiciaires, l'ancien premier ministre français Manuel Valls avait signé un décret d'extradition en juin 2016. Les avocats de Mme Yoo avaient alors déposé un recours devant le Conseil d'Etat.

Dans son arrêt consulté par l'AFP, la plus haute juridiction administrative estime qu'"aucun élément ne permet d'établir que les autorités coréennes auraient formé leur demande d'extradition dans le but de poursuivre Mme Yoo à des fins politiques".

"Nous espérons que Séoul reconnaîtra enfin l'innocence de notre cliente. Elle repart dans son pays pour démontrer que les allégations qui la visent sont mensongères", a réagi son avocate, Olinka Malaterre.

Navire quitté précipitamment

En novembre 2014, la justice sud-coréenne a condamné le capitaine du Sewol à 36 ans de réclusion pour plusieurs manquements graves à ses devoirs.

L'officier avait quitté précipitamment le navire alors que des centaines de personnes étaient prises au piège. Sur les 476 passagers du Sewol, 304 avaient péri, dont 250 lycéens d'un même établissement. Le directeur général de la Chonghaejin Marine Co a écopé d'une peine de dix ans de prison.

 

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