Après avoir annoncé que le ramadan débuterait mardi, le Conseil français du culte musulman est revenu sur sa décision et s'est aligné à la position des pays arabes fixant le début du jeûne à mercredi. Les traditionalistes ont prévalu sur les partisans d'un nouveau mode de calcul.
Bien que des fidèles aient commencé à jeûner dès mardi à l'aube, la zizanie créée a poussé le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, à rétropédaler "afin de préserver l'unité des musulmans". Un peu plus tôt, il avait été désavoué par la commission théologique de sa propre mosquée, qui avait tranché pour mercredi.
"Ils se sont trompés de calcul", a commenté Djelloul Seddiki, responsable de la commission théologique de la mosquée de Paris, à propos des instances dirigeantes du CFCM. Ces dernières avaient adopté pour la première fois cette année une nouvelle méthode de calcul astronomique.
Méthode critiquée
Ce calcul était critiqué par une partie de la communauté musulmane restée fidèle à la méthode traditionnelle qui consiste à observer la lune à l'oeil nu pour apercevoir le premier croissant de lune, qui marque le début de chaque mois. Le ramadan, qui constitue l'un des cinq piliers de l'islam, débute au premier jour du neuvième mois du calendrier musulman.
Lundi soir, l'ambiance était à la confusion à la grande mosquée de Paris. Traditionnellement, les croyants se rassemblent et scrutent le ciel lors de la "nuit du doute", la veille du début du ramadan. Mais cette fois-ci, personne n'est parvenu à voir la nouvelle lune.
"Les mosquées nous ont appelés hier jusqu'à 1 heure du matin, les imams étaient dans le désarroi" a expliqué M. Seddiki.
Menaces saoudiennes
Les autorités saoudiennes ont quant à elles menacé d'expulser les expatriés non musulmans qui boivent, mangent ou fument en public durant le ramadan.
"Les résidents non musulmans dans le pays doivent respecter les sentiments des musulmans en s'abstenant de manger, boire ou fumer sur les places publiques, dans la rue ou sur le lieu de travail" durant le jeûne du ramadan, a annoncé le ministère de l'Intérieur.
"Les contrevenants feront l'objet de mesures radicales, dont la rupture du contrat de travail et l'expulsion du royaume", a ajouté le ministère.
L'Arabie saoudite, un riche pays pétrolier, qui applique une version rigoriste de l'islam, compte environ huit millions d'étrangers, en majorité d'origine asiatique, sur une population totale de 27 millions d'habitants.
Pendant le mois de ramadan, qui dure entre 29 et 30 jours, les croyants s'abstiennent de s'alimenter, de boire et d'avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil.