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France: l'acte XIX des gilets jaunes amène le calme à Paris et les tensions en région

Samedi ont eu lieu les premiers rassemblements des "gilets jaunes" depuis l'interdiction de manifester sur les Champs-Elysées. La mobilisation a été calme à Paris mais les provinces ont vu plus de débordements.

23 mars 2019, 18:24
Interdits de Champs-Elysées, les "gilets jaunes" se sont retrouvés sous le Sacré-Coeur.

Délaissant des Champs-Elysées interdits à la manifestation, plusieurs milliers de "gilets jaunes" ont défilé samedi dans le calme à Paris. Cet acte 19 a toutefois été marqué par des tensions et incidents dans plusieurs villes dont Montpellier, Nice et Nantes.

Positionnés dès le petit matin, de nombreux fourgons policiers, blindés et canons à eau avaient pris place au beau milieu de la célèbre artère parisienne, théâtre la semaine dernière de scènes d'émeute et de saccages qui ont mis l'exécutif sous pression.

 

 

Découragés par ce nouveau dispositif et un imposant quadrillage policier, les "gilets jaunes" ont préféré défiler entre la place Denfert-Rochereau (sud) et la basilique du Sacré-Coeur (nord). Ils ont commencé à se disperser vers 16h30, a constaté une journaliste de l'AFP.

 

 

"Ca aurait été de la provoc' d'aller sur les Champs, vu la répression qu'ils ont annoncée", a estimé Jean-Paul Tonson, un fonctionnaire de 57 ans. D'après les estimations du ministère de l'Intérieur, régulièrement contestées par les "gilets jaunes", cet acte 19 réunissait 8300 personnes en France à 14h00, dont 3100 à Paris, en léger recul par rapport à la semaine dernière.

"Sans merci pour les casseurs"

Après avoir mené cette semaine une purge à la tête de la préfecture de police, l'exécutif avait promis la "fermeté" et annoncé le "renfort" de militaires, provoquant un tollé. "Nous serons sans merci pour les casseurs", a averti la garde des Sceaux Nicole Belloubet.

A 15h30, 56 personnes avaient été interpellées dans la capitale, 45 autres verbalisées pour avoir défilé dans un périmètre interdit et 5628 contrôles préventifs effectués, a indiqué à l'AFP la préfecture de police. "Je pensais que les gens allaient avoir peur de venir à cause des militaires, mais on est nombreux, ça ne s'essouffle pas", se félicitait Alexandre, 38 ans, assis sur les marches du Sacré-Coeur.

Tirs nourris de grenades lacrymogènes

La situation était nettement plus tendue en région. A Montpellier, qui n'avait pas été soumise samedi à des restrictions de manifester, des échauffourées ont éclaté environ deux heures après le départ d'un cortège rassemblant 4500 personnes selon la préfecture.

Vers 16h00, les forces de l'ordre ont fait des sommations puis procédé à des tirs nourris de grenades lacrymogènes, alors que des manifestants leur jetaient canettes et bouteilles de bière, a constaté une journaliste de l'AFP.

 

 

Des tensions étaient palpables dans plusieurs villes, où les manifestations avaient été interdites dans les lieux emblématiques et traditionnels points de rassemblement de "gilets jaunes". A Nice, des heurts ont éclaté dans l'après-midi lorsque quelques centaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans le périmètre interdit aux rassemblements, déclenchant des tirs nourris de gaz lacrymogène.

Au total, 26 personnes ont été interpellées, selon la préfecture, et une manifestante blessée dans la ville où les présidents chinois et français sont attendus dimanche et lundi.

Militants des "black blocks"

A Bordeaux, place forte du mouvement, des tensions se sont fait sentir en centre-ville, là aussi interdit de manifestation, avec l'arrivée de militants des "black blocks" en milieu d'après-midi, a constaté une journaliste de l'AFP. La foule était ailleurs moins nombreuse que d'habitude dans la ville où beaucoup n'avaient pas enfilé leur traditionnel gilet.

 

 

"C'est pour éviter de me faire tirer dessus par des flash balls. Et comme ça, je pourrai partir plus facilement si ça dégénère", expliquait une quinquagénaire.

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