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France: la colère continue de gronder à Notre-Dame-des-Landes

150 opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France ont organisé dimanche un grand pique-nique. Ils exigent le retrait des forces de l'ordre avant tout dialogue.

25 nov. 2012, 17:09
Demonstrators walk along a road near Notre Dame des Landes, western France Saturday Nov. 17, 2012, as part of a protest against a project to build an international airport, in Notre Dame des Landes, near Nantes. The project was decided in 2010 and the international airport should open by 2017. (AP Photo/David Vincent)

Le "souci d'apaisement" exprimé samedi par le gouvernement face aux opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'a pas atténué la colère dimanche sur place, après une nouvelle nuit d'affrontements "sporadiques". Les opposant, appuyés par des élus, exigent le retrait des forces de l'ordre avant tout dialogue.

"Le Premier ministre veut amener des mesures d'apaisement, alors que c'est lui qui a allumé des incendies partout", a lancé dimanche lors d'un point presse à Notre-Dame-des-Landes Dominique Fresneau, co-président de l'Acipa, la principale organisation d'opposants au projet.

M. Fresneau, visiblement en colère après la poursuite des heurts dans la nuit de samedi à dimanche, a demandé le "retrait" des forces de police avant toute négociation, répétant l'exigence de l'association posée dès samedi soir.

Délégation reçue

Ce dimanche midi, plus de 150 opposants ont organisé un grand pique-nique sur un terrain de Notre-Dame-des-Landes. Ils annoncent reprendre la construction de cabanes pour poursuivre leur lutte, alors que tout un campement de constructions illégales a été détruit samedi.

Une quarantaine d'élus de différents partis politiques ont manifesté dimanche contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes dimanche devant la préfecture de Loire-Atlantique, à Nantes.

Une délégation a finalement été reçue en préfecture. "Nous demandons à Manuel Valls et à Jean-Marc Ayrault d'ordonner le départ de toutes les forces de l'ordre qui sont stationnées sur le périmètre du projet d'aéroport. C'est le seul préalable au dialogue avec le gouvernement", a dit à la presse Françoise Verchère, du Parti de Gauche, co-présidente du collectif.

Commission de dialogue

Matignon a annoncé samedi soir la mise en place d'une "commission du dialogue" au sujet de l'aéroport, après deux jours de violents heurts entre forces de l'ordre et opposants.

Europe Ecologie-Les Verts, opposé au projet d'aéroport mais présente dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, a qualifié dimanche dans un communiqué cette annonce d'"excellente nouvelle". A l'autre bout de l'échiquier politique, l'ex-Premier ministre Alain Juppé a qualifié dimanche sur Europe 1 cette annonce de "reculade".

La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a déclaré dimanche sur Radio J qu'"il ne s'agit aucunement de revenir sur le projet d'aéroport, il n'y a pas de reculade".

"En revanche, il est pris acte qu'il y a des divergences d'interprétation sur l'impact de ce projet sur l'environnement et pour lever ces divergences, cette commission du dialogue servira à exposer à toutes les parties prenantes la réalité des travaux réalisés, de leur impact sur la biodiversite", a-t-elle expliqué.

L'appel au dialogue de samedi soir n'a pas empêché les autorités de poursuivre les opérations visant des barrages d'opposants au cours de la nuit. Selon Patrick Lapouze, le directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, ces actions "sporadiques" ont duré "une partie de la nuit".

Selon plusieurs sources proches des opposants, entre 30 et 100 personnes ont été blessées depuis vendredi, souvent par des éclats de grenades lancées par les forces de l'ordre. Un CRS a par ailleurs été touché par un pavé à Nantes lors d'une manifestation samedi soir, selon l'Intérieur.

Travaux éventuellement reportés

Peu avant l'annonce de Matignon samedi, le gouvernement avait fait savoir que les premiers travaux de défrichement prévus en janvier 2013 pourraient être reportés de six mois. Les autorités assurent vouloir renforcer les procédures en faveur de l'environnement.

Le nouvel équipement, un projet de plus de 550 millions d'euros attribué à Vinci et soutenu par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ex-maire de Nantes, doit remplacer l'actuel aéroport Nantes Atlantique en 2017.

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