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France: la directrice du FMI prête à comparaitre dans le cadre de l'affaire Tapie

La directive générale du FMI sera jugée dès lundi en France pour négligence présumée dans la gestion de l'affaire Tapie. Christine Lagarde se dit confiante et déterminée, elle n'aurait jamais fait de cadeau à Bernard Tapie.

12 déc. 2016, 08:25
Christine Lagarde va comparaître dès lundi devant la justice française pour gestion négligente présumée dans le cadre de l'affaire Tapie.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde sera jugée à partir de lundi en France. Elle est accusée de négligence présumée dans la gestion de l'arbitrage à 403 millions d'euros au profit de l'homme d'affaires Bernard Tapie en 2008, alors qu'elle était ministre de l'Economie française.

Le procès doit débuter à 13h00 et se tenir jusqu'au 20 décembre. Poursuivie pour "négligence d'une personne dépositaire de l'autorité publique ayant mené au détournement par un tiers de fonds publics", Mme Lagarde risque jusqu'à un an d'emprisonnement et 15'000 euros d'amende.

 

Dans un entretien diffusé dimanche soir sur France 2, Christine Lagarde se dit "confiante et déterminée". "La négligence est un délit non intentionnel. Je pense qu'on est tous un peu négligents quelque part dans sa vie. Je pense que moi, j'ai essayé de faire tout mon travail, le mieux possible, dans la limite de tout ce que je savais", déclare-t-elle.

Priée de dire si elle a voulu favoriser l'homme d'affaires Bernard Tapie, elle répond: "Pas du tout, pas du tout". A la question de savoir si elle a agi sur ordre de Nicolas Sarkozy, elle ajoute : "Pas plus". Mme Lagarde se mettra en congé du FMI, où elle été reconduite haut la main l'été dernier, le temps du procès.

"Pas de cadeau"

"Elle ne m'a jamais fait de cadeau", commente pour sa part Bernard Tapie dans Le Journal du Dimanche. "En tant que ministre, Mme Lagarde a fait ce qu'elle avait à faire. Ni plus, ni moins".

Christine Lagarde a toujours affirmé avoir "agi de bonne foi". Sa défense a déjà fait savoir qu'elle demandera un report, alors qu'une enquête est encore en cours dans un autre volet de cette affaire tentaculaire.

 

La patronne de l'institution financière internationale se présentera devant une juridiction d'exception, la Cour de justice de la République (CJR). Cette instance a été spécialement créée pour juger les ministres et anciens ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Depuis sa création en 1993, la CJR a condamné trois membres de gouvernement. Début décembre, la justice française a condamné l'ex-ministre du Budget du président socialiste François Hollande, Jérôme Cahuzac, pour fraude fiscale et blanchiment.

Arbitrage annulé

L'ancienne ministre française de l'Economie et des Finances (2007-2011) sous le mandat du président de droite Nicolas Sarkozy est accusée de "négligence" dans sa gestion d'un dossier impliquant l'homme d'affaires et ancien ministre de gauche Bernard Tapie. Ce dernier reprochait à la banque publique Crédit Lyonnais de l'avoir floué lorsqu'elle lui a acheté l'équipementier sportif Adidas, au début des années 1990.

 

Pour mettre fin au tentaculaire contentieux judiciaire qui s'était ensuivi, le ministère de l'Economie avait choisi en 2007, contre l'avis d'un organe consultatif, de recourir à un arbitrage privé. Les trois juges arbitraux avaient accordé l'année suivante plus de 404 millions d'euros, pris sur les deniers publics, à Bernard Tapie.

Cette sentence arbitrale a été annulée début 2015, la justice civile estimant qu'elle était entachée de fraude. Bernard Tapie a été condamné à rembourser les 404 millions d'euros. La justice reproche par conséquent à Christine Lagarde d'avoir autorisé "avec légèreté" le recours à l'arbitrage privé, puis d'avoir renoncé en juillet 2008, un peu vite selon les enquêteurs, à engager un recours.

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