Votre publicité ici avec IMPACT_medias

France: la vente du contraceptif anti-acné Diane 35 de Bayer est suspendue

La vente de la pilule Diane 35 est suspendue en France. Ce traitement anti-acné largement utilisé comme contraceptif a fait quatre morts en 25 ans.

30 janv. 2013, 17:39
Prescrite actuellement à 315'000 femmes en France, Diane 35 avait reçu son autorisation de mise sur le marché en France en 1987 pour le seul traitement de l'acné mais son usage avait été détourné comme contraceptif oral. 

Eine Frau nimmt am Morgen beim Fruehstueck die Antibabypille zu sich, aufgenommen am 23. Juli 2010. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

"L'agence a décidé d'engager à partir de ce jour une procédure de suspension", a déclaré le directeur général de l'ANSM, Dominique Maraninchi, lors d'une conférence de presse.

Cette procédure durera trois mois pendant lesquels les femmes qui prennent ce médicament ne doivent pas interrompre la prise et sont invitées à consulter leurs médecins, qui ne doivent de leur côté plus la prescrire à partir de mercredi.

"Après, toute prescription sera interdite", a ajouté Dominique Maraninchi, ajoutant que tous les lots de Diane 35 et de ses génériques seraient retirés des pharmacies.

Quatre décès

Il a toutefois invité les patientes à ne pas interrompre leur traitement immédiatement et à contacter leur médecin. "Il existe de nombreuses autres options thérapeutiques" a-t-il dit.

La décision de suspension de Diane 35, un médicament commercialisé par le laboratoire Bayer, a été annoncée lors d'une conférence de presse organisée après la réunion d'un "comité technique" sur la question des pilules contraceptives et de Diane 35 qui s'est tenue lundi à l'ANSM.

Après les pilules de 3e et 4e génération accusées de risques accrus de formation de caillots sanguins, ce traitement contre l'acné a été pointé du doigt par l'Agence du médicament qui a fait état dimanche dernier de 125 thromboses et quatre décès "imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35" au cours des 25 dernières années.

Depuis 1987

Prescrite actuellement à 315'000 femmes en France, Diane 35 avait reçu son autorisation de mise sur le marché en France en 1987 pour le seul traitement de l'acné mais son usage avait été détourné comme contraceptif oral. "Ce n'est pas une pilule, ce n'est pas une bonne pilule" a rappelé mercredi le patron de l'ANSM.

Il a ajouté que ses services avaient également procédé à une réévaluation du bénéfice risque de Diane 35 comme traitement anti-acné et que celui-ci avait été jugé "défavorable", justifiant la décision de suspendre sa commercialisation.

Angoisse aggravée

Dans un communiqué, le Planning familial s'étonne pour sa part de la décision de l'ANSM qui renforce et aggrave fortement selon lui "l'angoisse des femmes et la suspicion qui pèse désormais sur l'ensemble des méthodes de contraception".

Le Planning déplore "qu'aucune autre mesure ne soit annoncée notamment quant à l'encadrement des prescriptions, la formation des professionnels et l'information des personnes et tient à rappeler que le risque zéro n'existe pas."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias