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France: le gouvernement soutien son secrétaire général controversé, Jean-Pierre Jouyet

Alors que la droite française demande sa démission, Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire générale de l'Elysée empêtré dans une affaire impliquant Sarkozy et Fillon, garde le soutient du gouvernement.

12 nov. 2014, 19:45
Jean-Pierre Jouyet n'est, pour le moment, pas lâché par le gouvernement français.

Le gouvernement français a soutenu mercredi le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, dont la droite veut la démission après ses déclarations contradictoires sur une conversation avec l'ancien Premier ministre UMP François Fillon. Ce dernier est soutenu unanimement par le groupe UMP.

Alors que la polémique enfle, le Premier ministre Manuel Valls s'est ostensiblement montré face aux photographes en train de serrer la main de Jean-Pierre Jouyet dans le vestibule du palais de l'Elysée, à la fin du conseil des ministres.

Lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, Manuel Valls a opposé une fin de non-recevoir à la demande de démission exprimée mercredi par l'UMP à l'encontre du chef de l'administration présidentielle. Ce dernier a reconnu avoir dit à des journalistes que François Fillon lui avait parlé des "affaires" gênant Nicolas Sarkozy, ce que l'ancien Premier ministre dément.

Évitant de citer le nom du secrétaire général de l'Elysée, Manuel Valls a rappelé que l'affaire concernait les comptes de l'UMP lors de la campagne présidentielle de 2012. "Vous voulez m'entraîner dans les polémiques à partir d'amalgames dans lesquels je n'entrerai pas", a dit le Premier ministre, également interpellé à ce sujet par Henri Guaino, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

"Passer à d'autres sujets"

Ségolène Royal, qui connaît Jean-Pierre Jouyet depuis 35 ans, a déclaré que le secrétaire général, qui est aussi un ami proche de François Hollande, était "bien sûr" soutenu. "C'est un homme qui a des valeurs et voilà il avance, il est au travail sereinement", a dit la ministre de l'Ecologie à la presse, l'invitant à "passer à d'autres sujets".

Selon le porte-parole du gouvernement, l'affaire n'a pas été évoquée lors du conseil des ministres, auquel Jean-Pierre Jouyet assistait comme chaque semaine.

Des personnalités socialistes ont été plus critiques, à l'image de l'ex-ministre Aurélie Filippetti, qui a déploré une "maladresse vraiment très regrettable de Jean-Pierre Jouyet".

Après un démenti, l'intéressé est revenu sur ses dires, affirmant que François Fillon lui avait effectivement parlé du dossier Bygmalion et du paiement des pénalités liées à l'invalidation des comptes de campagne de l'ancien président.

Plainte pour diffamation

"Pensez-vous sérieusement que M. Jouyet ait pu agir de la sorte sans avoir reçu les instructions du président de la République ?", a déclaré Christian Jacob, président du groupe UMP au Palais-Bourbon. "M. Jouyet a commis une véritable forfaiture: nous demandons solennellement sa démission."

Dans le livre "Sarko s'est tuer", les journalistes Fabrice Lhomme et Gérard Davet affirment que François Fillon a demandé à Jean-Pierre Jouyet, lors d'un déjeuner, de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy pour ne pas "le laisser revenir".

François Fillon, qui dément avoir évoqué ces affaires et crie au complot, a amorcé une contre-attaque en préparant une plainte en diffamation. Ainsi, il réclame devant la justice une copie intégrale de l'enregistrement de Jean-Pierre Jouyet effectué par les journalistes du Monde. Le tribunal de grande instance de Paris examinera cette demande vendredi à 18h00.

"Un scandale d'Etat"

L'ancien premier ministre a reçu le soutien unanime du groupe UMP qui s'est réuni mercredi matin et devant lequel il a parlé de "machination", selon des participants. "C'est un scandale d'Etat", a dit à l'issue de la réunion le député UMP Eric Ciotti.

L'avocat de François Fillon, Jean-Pierre Versini-Campinchi, a accusé mercredi les deux journalistes d'être des supplétifs à la disposition des opposants à Nicolas Sarkozy.

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