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France: le mouvement "Nuit debout" se remobilise

Le mouvement de contestation citoyen "Nuit debout" va continuer à Paris et dans les autres grandes villes de France. Evacués par la police, les manifestants sont prêts à battre le pavé à nouveau dès lundi soir.

11 avr. 2016, 15:12
Les forces de l'ordre ont évacué la place de la République dans le calme lundi matin.

Une nouvelle déclaration d'occupation a été déposée par le collectif pour deux nuits, lundi et mardi soir, alors que l'autorisation d'occuper la place parisienne courait jusqu'au 11 avril.

Contactée par Reuters, la préfecture de police de Paris a rappelé que, dans la loi française, "le principe de la liberté de manifester prévaut, il y a donc de fortes chances que l'occupation ait lieu", en l'absence d'interdiction.

Libérer la parole des citoyens

L'évacuation des manifestants de "Nuit debout" de la place par les forces de l'ordre, qui ont fait déblayer toutes les tentes et abris de fortune, "ne change rien" a déclaré Jean, un membre du collectif qui souhaite rester anonyme.

 

"Notre action est une réappropriation de l'espace public. Chaque jour, il y a des évacuations et on revient de plus en plus nombreux", a-t-il expliqué.

"Nuit debout", né au soir du 31 mars, s'est cristallisé autour de la réforme du Code du travail mais va au-delà. "On n'a aucune revendication. On rassemble plusieurs crispations de notre société, que ce soit sur le plan écologique, de la justice sociale ou sur le contrôle au faciès. On est en train de libérer la parole des citoyens de la torpeur", rajoute Jean.

Tolérer, mais encadrer

Des voix commençaient à se faire entendre à droite comme à gauche pour demander l'interdiction de l'occupation de la place de la République après les débordements de la nuit de samedi à dimanche, qui ont notamment visé le domicile du Premier ministre Manuel Valls.

"Il faut le tolérer mais il faut l'encadrer", a déclaré le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, sur France Info. "Il y des 'CRS debout' qui seront là pour faire en sorte que les violences ne viennent pas perturber ceux qui veulent discuter."

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, qui a reçu lundi avec le Premier ministre Manuel Valls les organisations de jeunesse pour désamorcer l'opposition des jeunes à la réforme du Code du Travail, a dit être attentive au mouvement.

"Cette mobilisation dépasse largement le cadre de la loi, c'est un contexte, il y a cette nouvelle approche démocratique, il faut y être attentif", a-t-elle dit sur Europe 1. "La liberté de manifester c'est pas la liberté de casser ou d'agresser et il faut bien distinguer."

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