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France: le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur un siège éjectable?

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est-il sur un siège éjectable? La question est sur toutes les lèvres après la rencontre entre le président et ses ministres, mercredi à Paris. François Hollande dit avoir entendu le message des municipales et a promis de prendre des mesures.

26 mars 2014, 17:15
Jean-Marc Ayrault pourrait bien faire les frais de la déroute de la gauche au premier tour des municipales françaises.

Forte abstention, recul socialiste et poussée du Front national: le message de défiance des électeurs français au premier tour des municipales a été entendu, a dit François Hollande mercredi à ses ministres. Son Premier ministre Jean-Marc Ayrault pourrait faire les frais d'un remaniement.

"Le président de la République a souligné que sans attendre dimanche, il convenait d'entendre les Français quand ils s'expriment et même quand ils s'abstiennent de le faire", a dit la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, à l'issue du conseil des ministres. Il a invité à "travailler au redressement de ce pays avec plus de rapidité, de force, de cohérence et de justice sociale".

A l'image de leur président, les 38 membres du gouvernement ont tenté de faire bonne figure dans la cour de l'Elysée, où des journalistes ont demandé à certains d'entre eux s'ils venaient de vivre leur "dernier conseil des ministres".

"Il faut continuer à écouter les Français, être proche des gens", a déclaré la ministre déléguée chargée de la Réussite éducative, George Pau-Langevin. "Etre rassemblés, combatifs, et continuer a travailler", a renchéri sa collègue des Français de l'étranger, Hélène Conway.

Ayrault sur la sellette

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, à ce poste depuis deux ans, a quant à lui sobrement commenté: "On travaille". Son avenir n'a pas été évoqué au conseil des ministres, a précisé Mme Vallaud-Belkacem. Néanmoins, le départ de Jean-Marc Ayrault est réclamé par une partie de la majorité et la volonté de changement de François Hollande sonne comme l'annonce d'un remaniement prochain de son équipe.

Les noms du ministre de l'Intérieur Manuel Valls et du chef de la diplomatie Laurent Fabius circulent d'ailleurs avec de plus en plus d'insistance pour remplacer le Premier ministre actuel.

"Je ne vois pas trop comment il (Jean-Marc Ayrault) pourrait rester, sauf si on sauve une trentaine de villes, ce à quoi personne ne croit vraiment", dit une source au Parti socialiste.

Le changement à Matignon que réclament des ténors de la majorité pourrait dépendre de l'ampleur du désaveu subi par le Parti socialiste dimanche prochain.

Baisse d'impôts pour sauver les meubles

Dans cette difficile période d'entre-deux tours, où les commentaires sont sévères, y compris au sein de la majorité, le message présidentiel est de maintenir le cap d'une politique de redressement économique dans un souci de "justice sociale".

Selon des sources gouvernementales, M. Hollande devrait annoncer rapidement une baisse d'impôts pour les ménages. Envisagée depuis plusieurs mois, cette piste se concrétiserait d'ici avril, quand doivent être présentés le pacte de responsabilité et le programme de stabilité de la France.

Najat Vallaud-Belkacem a annoncé à ce sujet des éléments pour "la semaine prochaine". Sans s'avancer sur une éventuelle baisse de la fiscalité dès 2014, elle a précisé que "les décisions en la matière ne sont pas prises, l'objectif à terme c'est d'aller vers une baisse de la fiscalité des ménages après une période déstabilisation".

Environ 6000 mairies restantes

Dimanche dernier, le premier tour des municipales a été marqué par une très forte abstention - 36,4% des électeurs n'ont pas été aux urnes - qui a profité à l'extrême-droite. Quelque 30'000 mairies ont été attribuées et il en reste environ 6000 à pourvoir dimanche prochain, dont la quasi-totalité des grandes villes.

Le Front national (FN), qui tente depuis des années de dédiaboliser son image, espère conquérir entre dix et quinze municipalités. Arrivé en tête dans au moins 21 communes, il sera présent au second tour dans 315 d'entre elles contre 119 en 1995.

Pas deux fois la même erreur

Entre 1995 et 2001, ce parti avait déjà géré quelques villes dans le sud, mais avec des résultats contrastés. A l'époque, les maires avaient "voulu faire de leur ville une vitrine idéologique, ils ont eu tort" et "c'est une erreur qui ne sera pas commise aujourd'hui", a assuré mercredi la présidente du FN, Marine Le Pen.

 

 
 
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