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France: les dimensions du barrage de Sivens doivent être revues

Le Premier ministre français Manuel Valls considère qu'il faut redimensionner le projet de barrage de Sivens dans le Tarn. Les travaux sont interrompus depuis la mort d'un jeune Toulousain dans la nuit de samedi à dimanche.

29 oct. 2014, 19:03
La mort d'un opposant au barrage de Sivens échauffait encore le monde politique français mercredi. Le Premier ministre Manuel Valls considère qu'il faut "évidemment" redimensionner ce projet.

La mort d'un opposant au barrage de Sivens échauffait encore le monde politique français mercredi. Le Conseil général du Tarn va sans doute suspendre provisoirement des travaux, tandis que le Premier ministre Manuel Valls considère qu'il faut "évidemment" redimensionner ce projet.

Un barrage pour sécuriser l'irrigation des cultures est prévu à Lisle-sur-Tarn dans sud-ouest de la France, pour un investissement de 8,4 millions d'euros (10 millions de francs). Les travaux sont interrompus depuis la mort d'un jeune Toulousain dans la nuit de samedi à dimanche.

Il est décédé lors de violents affrontements entre opposants au barrage et forces de l'ordre. Après la découverte de traces de TNT - un explosif militaire - sur les vêtements du jeune militant, l'enquête privilégie la thèse d'une grenade offensive lancée par les gendarmes.

Cet événement a lancé une polémique qui a pris une tournure politique. Mercredi, le chef de l'Etat s'est une nouvelle fois exprimé. "On ne peut pas accepter" de telles violences "dans une démocratie", a déclaré M. Hollande en ouverture du conseil des ministres.

Redimensionner le projet

Quelques heures plus tôt, le premier ministre a fait valoir que c'est "au Conseil général du Tarn" de décider du devenir des travaux". Il a néanmoins jugé que "beaucoup d'habitants" étaient "favorables à ce type de projets". Pour le chef du gouvernement, "il faut évidemment le redimensionner".

Le Conseil général du Tarn, maître d'oeuvre du projet de barrage, a annoncé son intention de suspendre provisoirement le chantier. L'assemblée départementale devrait voter cette décision vendredi et préciser les modifications à apporter au projet initial.

Remettre les choses à plat

Le président socialiste du Conseil général du Tarn a souligné mercredi qu'il faut "remettre les choses à plat". Mais pas question a priori d'abandonner le projet: il s'agirait seulement de l'"améliorer".

Et d'ajouter: "Il n'est pas possible que des gens violents imposent leur décision à tous les autres", a-t-il déclaré au journal "Le Monde". Il faisait référence à une partie des manifestants venus "harceler" les forces de l'ordre.

Projet surdimensionné

La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal est sortie de son silence sur cette affaire. En milieu de journée, elle a annoncé la réunion mardi à Paris de "l'ensemble des parties prenantes" (...) Il faut que l'on trouve une solution qui justifie l'engagement des fonds publics et européens sur des ouvrages comme ceux-là", a-t-elle dit.

Selon des experts mandatés par Mme Royal, le projet de barrage est surdimensionné, coûteux par rapport au volume d'eau stockée. Ils regrettent aussi que les "solutions alternatives" n'aient pas été réellement analysées.

Information judidiaire

En fin de journée, le procureur de Toulouse, Pierre-Yves Couilleau, a annoncé qu'une information judiciaire contre X a été ouverte à la suite de la mort du jeune Toulousain, Rémi Fraisse.

Elle a été ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, faits commis par une personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions", dit-il dans un communiqué.

Sous le feu des critiques

Le ministre français de l'Intérieur a déclaré mercredi à Europe 1 qu'il n'a "aucunement l'intention" de démissionner. Il est sous le feu des critiques des écologistes et de l'extrême gauche après la mort du jeune manifestant.

"Je n'ai aucunement l'intention de partir alors que je fais mon devoir avec le sens de l'Etat et de la République", a dit Bernard Cazeneuve.

94 espèces protégées

Un collectif d'associations s'oppose au projet de barrage depuis 2011. Il a appelé les conseillers généraux du Tarn à "abandonner le projet dans sa version actuelle".

Avant que la confrontation ne dégénère en affrontements, les opposants avaient multiplié les actions: recours en justice, grèves de la faim, occupations des lieux. En vain. Le barrage implique la destruction de 13 hectares de bois et prairies abritant 94 espèces protégées, selon eux.

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