Français et Britanniques ont célébré ensemble vendredi, huit jours après le Brexit, les 100 ans de la bataille de la Somme. Celle-ci, la plus meurtrière de la Première guerre mondiale, est un symbole de l'alliance historique entre les deux nations.
Le Premier ministre britannique David Cameron et le président français François Hollande se sont retrouvés au pied de l'imposant mémorial de Thiepval, dans le nord de la France, pour rendre hommage aux 1,2 million d'hommes tués, blessés ou disparus au cours des 141 jours où Britanniques et Français ont combattu les Allemands côte à côte.
Si la reine Elizabeth II était absente, tout ce que le Royaume-Uni compte d'autorités civiles, militaires et même religieuses (l'archevêque de Canterbury) avait fait le déplacement pour la commémoration de cette hécatombe, gravée dans la mémoire des sujets de Sa Majesté.
Avec la @RoyalFamily pour l'hommage #Somme100, unis dans la mémoire de nos morts, unis pour toujours. pic.twitter.com/2xu73J4Go8
— Najat Belkacem (@najatvb) 1 juillet 2016
Environ 10'000 invités
Récits de combats, musique militaire, défilé de la cavalerie royale ont ponctué la cérémonie à laquelle ont assisté 10'000 invités, dont 600 enfants des deux pays. Elle était retransmise en direct par la BBC britannique.
"Quel orage humain ! quelle explosion de haine et de destruction!": le président Hollande a lu un extrait de "La civilisation", un livre consacré à la Grande Guerre et écrit en 1918 par l'auteur français George Duhamel.
Début de la cérémonie au mémorial de #Thiepval A suivre sur @F3Picardie #Somme100 #Somme2016 #Centenaire #Somme pic.twitter.com/IPJaXFnna3
— Somme le Département (@Somme_fr) 1 juillet 2016
Hollande défend l'idée européenne
François Hollande avait décidé de remplacer son Premier ministre Manuel Valls pour les commémorations à la suite du vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, qui a provoqué un séisme dans la classe politique britannique et plongé ses partenaires dans le désarroi.
Le chef de l'Etat français a expliqué jeudi qu'il souhaitait par sa présence "rappeler que c'est l'idée européenne qui a permis de surmonter les divisions et les rivalités entre Etats, et qui nous a apporté la paix depuis 70 ans".
David Cameron a lui lu le témoignage d'un sous-officier britannique relatant un geste de respect entre troupes ennemies et le prince Charles un texte de l'écrivain John Masefield qui s'ouvre sur l'après-conflit.
Mais en marge de la cérémonie, François Hollande s'est entretenu avec David Cameron. "Etre dans l'UE a des avantages. Et c'est, je pense, ce que les Britanniques commencent à comprendre", a-t-il ensuite déclaré. "Mais la décision est prise, elle ne peut pas être reportée ou elle ne peut pas être annulée, maintenant il faut en tirer les conséquences".