Manger bio, c'est plus cher. Mais pourquoi? Si le rendement plus faible des cultures sans pesticides explique la différence de prix, est-ce normal d'avoir des produits presque deux fois plus chers? Pour y répondre, l'association de consommation française UFC-Que Choisir a mené une enquête dans la grande distribution.
Après l'achat de deux paniers similaires, l'un conventionnel (368€), l'autre bio (660€), le constat est navrant: 79% de différence de prix.
Les pommes et les tomates en haut du panier
En décortiquant les coûts de production agricole et de vente de ces 24 fruits et légumes, l'UFC découvre des marges disproportionnées des produits de culture biologique, en moyenne 96% plus élevées! Les tomates bio, par exemple, rapportent à certains supermarchés 145% de plus que les tomates conventionnelles. Le haut du panier est détenu par les pommes, avec une sur-marge de 163%.
L'association de consommation française déplore une pratique qui prive bien des consommateurs d'un accès aux produits bio et freine le développement de ce marché. Cette étude ne concerne que la grande distribution en France.
Et en Suisse?
Il n'y a pas d'étude récente à ce sujet en Suisse. La dernière en date a été réalisée par la FRC en 2010, en collaboration avec l'UFC. Elle montrait une différence moyenne du prix de 68% dans les supermarchés helvétique, contesté par les géants de la distribution.
Dans un pays champion du bio, Coop et Migros se partageaient alors respectivement 50% et 24% de ce marché.