Votre publicité ici avec IMPACT_medias

France: prison ferme pour des migrants qui tentaient de rejoindre l'Angleterre

Six migrants ont été condamnés lundi à un mois de prison ferme pour avoir tenté de forcer le passage vers l'Angleterre. Ce verdict tombe la veille d'un ultimatum fixé aux résidents de la "Jungle" de Calais pour évacuer la partie sud de ce vaste bidonville.

22 févr. 2016, 20:02
Ce verdict survient alors que les autorités souhaitent désormais vider la zone sud de la "jungle de Calais".

Six migrants ont été condamnés lundi en France à un mois de prison ferme pour avoir tenté de forcer le passage vers l'Angleterre. Ce verdict tombe la veille d'un ultimatum fixé aux résidents de la "Jungle" de Calais pour évacuer la partie sud de ce vaste bidonville.

Venus du Soudan, de Syrie ou d'Erythrée notamment, quelque 4000 réfugiés ont échoué dans cet immense campement aux conditions extrêmement précaires. Tous rêvent d'un passage vers la Grande-Bretagne toute proche.

Lundi, six d'entre eux ont été condamnés à une peine d'un an de prison ferme pour s'être introduits sur un ferry dans le port de Calais le 23 janvier, à l'issue d'une manifestation demandant l'ouverture de la frontière avec le Royaume-Uni. Deux Français, qui les accompagnaient, se sont vus infliger 300 euros d'amendes.

Ce verdict survient alors que les autorités souhaitent désormais vider la zone sud du bidonville. Elles ont donc lancé un ultimatum aux occupants de la moitié sud de la "Jungle". Ils doivent quitter leurs abris d'ici à mardi 20h00, faute de quoi les forces de l'ordre interviendront.

Préfecture et associations humanitaires divergeaient lundi sur le nombre de personnes concernées: "3450 personnes dont 300 mineurs isolés", selon l'organisation britannique Help Refugees contre "800 à 1000" selon les autorités.

Maraudes sociales

Pour se reloger, les migrants ont le choix entre un Centre d'accueil provisoire ouvert en janvier dans la partie nord du camp, et composé de bungalows, ou différents centres d'accueil ailleurs en France.

Des maraudes sociales ont tourné lundi sur la zone concernée pour convaincre les migrants de rallier ces camps, mais aucun habitant ne semblait prêt à déménager. "Partir pour aller où ? Nous allons rester ici c'est sûr", a déclaré Smaïn, un Soudanais de 28 ans.

"Mise à l'abri"

Le ministre Bernard Cazeneuve a toutefois assuré lundi que les autorités agiraient "de façon progressive et en privilégiant à chaque instant le dialogue, la persuasion et l'information des migrants (...) Cette opération se fera dans le respect des personnes", a-t-il ajouté, en évoquant une opération de "mise à l'abri" de migrants.

Car les tensions se sont exacerbées ces dernières semaines à Calais et dans sa région, avec des manifestations de soutien ou d'hostilité aux migrants et une recrudescence des agressions à leur encontre. Les occupants de la "Jungle" ont reçu dimanche le soutien de personnalités britanniques venues à Calais pour alerter l'opinion britannique sur le sort des mineurs isolés.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias