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France: Sarkozy contre-attaque et parle de la Stasi en évoquant les écoutes

Alors que le contenu de ses écoutes téléphoniques fuitent peu à peu dans la presse française, Nicolas Sarkosy publie ce vendredi une longue tribune libre dans le quotidien "Le Figaro". Il rejette toutes les accusations de trafic d'influence, met en doute l'impartialité de la justice et évoque des méthodes dictatoriales et la Stasi.

21 mars 2014, 07:27
Alors que l'étau judiciaire se resserre autour de lui, Nicolas Sarkozy a choisi de contre-attaquer, estimant que la justice française est instrumentalisée.

En pleine tourmente judiciaire, l'ancien président français Nicolas Sarkozy a riposté jeudi avec vigueur pour dénoncer "des principes de la République foulés au pied". Dans une tribune à paraître vendredi dans "Le Figaro", il s'attaque aux juges et évoque des méthodes de la Stasi.

Dans sa première réaction publique aux révélations sur son éventuelle implication dans une affaire de trafic d'influence, M. Sarkozy écrit qu'il rejette en bloc ces accusations et celles pesant sur lui dans d'autres affaires. Il évoque aussi une instrumentalisation de la justice.

L'ancien président n'a pas pris la parole officiellement depuis l'été 2012. Tout en assurant dans cette tribune n'avoir "nul désir de s'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays", il explique avoir rompu son silence "parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent".

M. Sarkozy est visé par une information judiciaire ouverte le 26 février par le parquet national financier pour trafic d'influence et violation du secret professionnel. Pendant plus de six mois, il a été mis sur écoute, dans le cadre d'une instruction en cours sur des soupçons de financement de la campagne présidentielle de 2007 par l'ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Plainte déposée

"Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires!", lance-t-il.

Les juges en charge de l'enquête cherchent à déterminer si un haut magistrat, Gilbert Azibert, a pu user de son influence à son profit sur une décision concernant la saisie des agendas de l'ancien président par la justice.

Des extraits de ces écoutes, diffusés par le site d'information en ligne "Mediapart", ont renforcé les soupçons pesant sur Sarkozy. Son avocat Thierry Herzog a annoncé le dépôt d'une plainte pour violation du secret de l'instruction.

"Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film 'La Vie des autres' sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi", souligne l'ancien président. "Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France", s'insurge-t-il.

M. Sarkozy, qui fait état de "quatre perquisitions" en 20 mois, "23 heures d'interrogatoire" et "des milliers d'articles rédigés à charge" à son encontre, s'en prend aux magistrats enquêtant sur son compte. Mais il affirme garder "confiance dans l'institution judiciaire", "dans l'impartialité de l'immense majorité des juges".

Comparaison "insupportable"

"Toute comparaison avec les dictatures est insupportable", a dit le président français François Hollande lors d'une conférence de presse organisée au soir de la première journée du Conseil européen à Bruxelles. Il avait d'abord répondu à une première question en assurant qu'il ne polémiquerait pas sur ce dossier mais qu'il était le garant des institutions de la République.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a qualifié pour sa part de "grave faute morale" la mise "en cause de l'honneur de la justice et de la police". Il a estimé "que la comparaison entre la République française et l'Allemagne de l'Est est insupportable".

La ministre de la justice Christiane Taubira a rappelé elle que "dans un Etat de droit, la mise en oeuvre de la loi prévoyant les interceptions judiciaires par des juges indépendants ne peut pas être comparée aux pratiques à l'oeuvre dans des régimes autoritaires ou totalitaires".

Son homologue de l'Intérieur a accusé jeudi soir M. Sarkozy de s'en prendre "au fondement même de l'Etat de droit". "Assimiler la justice et la police à la Stasi, l'ex-police secrète, cela disqualifie les critiques de Nicolas Sarkozy", selon le ministre Manuel Valls.

Le président du parti UMP (droite) a en revanche estimé que la tribune est "une réponse courageuse, forte et indispensable aux accusations incessantes et violentes dont Nicolas Sarkozy fait l'objet de la part du gouvernement et de certains organes de presse".

 

 
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