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François Hollande défend ses choix économiques face à la crise

François Hollande a défendu mardi ses choix économiques pour faire face à la crise. Il a également confirmé les objectifs de la France en matière de baisse des déficits publics et insisté en outre sur la nécessité de réformer l'État et le système social pour le rendre plus efficace et plus juste.

13 nov. 2012, 21:18
La volonté affichée par l'exécutif français de relancer la compétitivité de l'économie française sera au coeur des échanges.

«Nous vivons bien plus qu'une crise, nous vivons un changement du  monde», a dit M. Hollande durant sa première conférence de presse à  l'Elysée. «C'est pourquoi depuis six mois, j'ai fait mes choix et je  m'y tiens (...) car ces choix sont conformes à mes engagements, à  mes principes et surtout, aux intérêts de la France.»

Le chef de l'Etat a reconnu que la situation économique de la  France «est grave». Il a cité notamment la hausse durable du  chômage, «le décrochage productif» et «la perte continue de  compétitivité depuis dix ans».

S'agissant des déficits publics, il a souligné que la France  n'avait d'autre choix que de les ramener à 3% du PIB fin 2013, après  4,5% attendu fin 2012, pour conforter sa crédibilité sur les marchés  financiers.

Baisse des dépenses publiques

Le locataire de l'Elysée a annoncé que les dépenses publiques  seraient réduites de 12 milliards d'euros par an, en indiquant  qu'elles devraient pouvoir prendre le relais des prélèvements,  fortement relevés sur 2012 et 2013, pour atteindre l'équilibre des  finances publiques à la fin du quinquennat.

Alors que la dépense publique atteint aujourd'hui 57% de la  richesse nationale, «nous devons être capables de faire mieux en  dépensant moins», a-t-il encore déclaré.

A un journaliste qui l'interrogeait sur le danger de politiques  d'austérité généralisée en Europe, il a répondu que «c'est entre  Européens que nous devons aussi nous poser ces questions-là, à quel  rythme aller». «Mais là encore je ne vais pas prendre un risque pour  la France», a-t-il assuré.

Pour stabiliser la zone euro, il s'est prononcé pour le versement  d'une nouvelle aide à la Grèce, estimant que ce geste lui était «dû»  au regard des efforts d'austérité mis en oeuvre.

Appel aux partenaires sociaux

Le locataire de l'Elysée a défendu d'autre part le pacte de  compétitivité présenté la semaine passée par son gouvernement, qui  repose sur un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros pour les  entreprises, dans lequel il voit un levier pour l'emploi, non pas un  cadeau aux entreprises.

En complément, il a appelé les partenaires sociaux à un  «compromis historique» sur la sécurisation de l'emploi, à deux jours  de la reprise d'une négociation compliquée. «Sinon le gouvernement  prendra là encore la décision», a-t-il menacé avant de confirmer sa  volonté d'inverser la courbe du chômage à l'horizon fin 2013.
«Nous allons avoir une hausse du chômage continue pendant un an  (...) C'est suffisamment douloureux pour que je le dise, nous allons  nous concentrer à travers les armes nouvelles, les emplois d'avenir,  les contrats de génération et le pacte de compétitivité, pour qu'à  la fin de l'année (...) nous puissions inverser, inverser seulement  la courbe du chômage.»

Attentisme critiqué

L'opposition a critiqué l'attitude attentiste de M. Hollande. «On  attend dans cette période difficile un président de la République  qui soit un acteur, qui soit totalement mobilisé, qui soit au feu et  là on a un président de la République qui est un commentateur de  l'action de ses ministres, de l'actualité du monde mais on ne sent  pas la mobilisation qui correspondait aux nécessités des temps», a  ainsi dénoncé l'ex-ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.

Marine Le Pen a de son côté estimé que M. Hollande est  «manifestement en train de chauffer le siège qu'il laissera dans  quelques mois à un gouvernement technique, ou de tutelle, comme en  ont été mis en place en Grèce et en Italie, avec les dégâts que l'on  sait».

Quant au centriste Jean-Louis Borloo, il s'est dit «estomaqué»  par «l'acceptation totale de la dégradation sur le front de  l'emploi». «C'est une première», s'est indigné l'ancien ministre de  Nicolas Sarkozy.

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