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François Hollande maintient son cap, mais confie ses doutes

Le président français a tenté de faire face à l'impopularité et a reconnu qu'il n'était pas sûr d'obtenir des résultats avant 2017.

19 sept. 2014, 00:01
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Dehors, la pluie, comme il se doit en "Hollandie". Des rideaux d'eau, tombés par surprise, une demi-heure avant la conférence de presse de François Hollande, décidément constant dans la malchance. A l'intérieur du palais, une tension, une gravité particulières. Ni les dorures des boiseries ni les lustres étincelants de l'imposante salle des fêtes de l'Elysée n'ont pu éclairer ce sombre climat.

A mi-quinquennat, la situation est catastrophique pour François Hollande, qui abordait cette quatrième conférence de presse depuis 2012 dans une situation d'extrême faiblesse. Résultats économiques désastreux, vie privée déballée sur la place publique, majorité déchirée, popularité au plus bas: le président s'est efforcé de se défendre pied à pied, mais a laissé filtrer, peut-être pour la première fois, des doutes. Sur l'avenir du monde, sur la France, sur sa politique qui ne produit pas de résultats, sur ses choix "pas faciles". C'était l'anaphore du jour, comme l'aveu d'un président désabusé. "Les résultats, s'ils peuvent venir, je les prendrai", a-t-il lâché.

"Président jusqu'au bout"

Alors que les appels à la démission ou à la dissolution se sont multipliés ces dernières semaines, le chef de l'Etat a voulu faire taire cette petite musique. Indiquant qu'il ferait son "devoir" jusqu'à la fin de son mandat et qu'il ferait ce mandat "pleinement" , sans se "préoccuper de la popularité" . Puis, parce qu'il fallait apparemment le préciser: "Je serai président jusqu'au bout." Jusqu'en 2017 donc, même si, une nouvelle fois, François Hollande a émis un doute sur la possibilité de se représenter. "L'idée de la candidature n'est pas présente. Mon sort personnel n'est pas mon objectif. Je suis président. Je ne suis pas candidat."

Réputé pour son inaltérable optimisme, François Hollande a aussi laissé filtrer une inquiétude sourde sur l'avenir du monde: terrorisme en Irak et Syrie (la France a accordé sojn soutien à l'Irak pour des frappes aériennes sontre les djihadistes de l'Etat islamique), épidémie d'Ebola (Paris installera un hôpital militaire en Guinée forestière, là où se situe le foyer principal de l'épidémie), menace de fragmentation de l'Union européenne, montée des populismes... Face à ces dangers, le président a tenté de se poser en protecteur . "Mon premier devoir, c'est assurer la sécurité de la France", a-t-il insisté.

Une façon de soigner sa stature présidentielle au moment où Nicolas Sarkozy s'apprête à revenir. C'est d'ailleurs par le mépris qu'il a parlé de son prédécesseur à l'Elysée. "Il ne m'appartient pas, en tant que président de la République, de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la tête d'un parti", a-t-il dit. "Ceux qui ont gouverné le pays hier et même avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain ou après-demain."

Le président le plus impopulaire de la Ve République a également cherché à se montrer rassembleur, garant de la République, de la cohésion nationale, terrain qu'il investit rarement, lui préférant habituellement un registre économique. "La justice est indépendante, la presse est indépendante, nous le voyons tous les jours, en tout cas moi", a-t-il lancé, dans l'un des rares traits d'humour de ce rendez-vous.

François Hollande a défendu aussi sa politique économique de l'offre, qui fait l'objet de vifs débats au sein de sa majorité, et en a profité pour lancer un rappel à l'ordre aux frondeurs. Ils peuvent continuer à débattre, "mais dans la ligne que j'ai fixée". C'est-à-dire celle qu'ils contestent. Ce ne sera pas simple. Car François Hollande a encore vanté son choix de la compétitivité et du soutien aux entreprises. "Un choix irrévocable", a-t-il martelé, en reconnaissant que cette politique n'était "pas facile devant les Français, alors que tant de besoins sont insatisfaits, pas facile devant la majorité, qui aurait voulu qu'on distribue davantage". Il a insisté sur le "courage" d'un gouvernement qui a fait "des réformes qu'aucun gouvernement n'avait réalisées". LE FIGARO

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