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François Hollande prend "60 engagements pour la France"

Conforté par des sondages de plus en plus favorables, le candidat socialiste à la présidentielle François Hollande a présenté jeudi ses "60 engagements pour la France".

26 janv. 2012, 18:01
hollande

Son programme cherche à concilier ancrage à gauche et réalisme économique.

M. Hollande, dont le premier grand meeting de campagne dimanche près de Paris a insufflé à son camp l'enthousiasme qui semblait jusque-là lui faire défaut, a joué jeudi la carte de la responsabilité pour convaincre les électeurs de ses capacités à gouverner la France, que lui dénie la droite au pouvoir.

La présentation de son programme de gouvernement intervient alors que le candidat socialiste creuse encore l'écart avec Nicolas Sarkozy dans le dernier sondage (CSA). Il est donné vainqueur à 31% contre 25% à M. Sarkozy au premier tour et à 60% contre 40% au second tour.

Le baromètre OpinionWay-Fiducial pour "Le Figaro" et LCI donne un résultat plus serré pour le premier tour: 27,5% pour M. Hollande, contre 24% pour M. Sarkozy.

Stratégie inefficace

Nicolas Sarkozy, que François Hollande n'appelle plus que "le président sortant", n'a toujours pas officialisé sa candidature pour l'élection des 22 avril et 6 mai. Mais sa stratégie consistant à rester le plus longtemps possible dans la posture du chef d'Etat affrontant la crise s'est avérée inefficace.

Devant les spéculations provoquées par ses confidences à des journalistes sur une éventuelle défaite, il pourrait être amené à descendre dans l'arène plus rapidement qu'il ne le souhaitait, peut-être lors d'une intervention télévisée prévue dimanche, et à dévoiler à son tour son programme pour le prochain quinquennat.

Le candidat socialiste, qui profite en attendant de l'avance que lui donne le calendrier, a affirmé avoir fondé le sien sur "quatre principes", "la lucidité" sur l'ampleur de la crise et l'état du pays, "la volonté" pour redresser l'économie et les comptes publics, "la justice" pour les Français et les petites entreprises, et "la clarté" sur les financements, la méthode et le calendrier.

"Je ne promets que ce que je suis capable de tenir", a-t-il dit, soulignant la gravité de la crise économique et financière dans laquelle est plongée la France avec toute la zone euro, et à laquelle s'ajoute une "crise morale", provoquée par l'accroissement des inégalités et un "sentiment d'impunité" chez les fraudeurs économiques comme chez les petits délinquants.

Relevant que la France est actuellement en "récession", M. Hollande a retenu une hypothèse de croissance de 0,5% pour l'année 2012 et de 1,7% en 2013. Il a assuré ne rien vouloir dépenser qui ne soit financé.

Rétablir l'équilibre des finances

Il s'est engagé à rétablir l'équilibre des finances publiques à la fin du quinquennat, notamment par la suppression de 29 milliards d'euros d'exonérations fiscales. Quant aux dépenses supplémentaires, il les a chiffrées à 20 milliards d'euros, financées par des économies ou des prélèvements.

Il a promis une réforme de la fiscalité, avec une simplification de l'impôt sur le revenu et la création d'une tranche d'imposition pour les hauts revenus, et une réforme du secteur bancaire avec une séparation des activités d'investissement et spéculatives.

Le député, qui a mis les jeunes au centre de son programme, a réaffirmé son intention de créer 60'000 postes en cinq ans dans l'Education nationale, prélevés sur d'autres secteurs de la fonction publique, prévu la création de 150'000 emplois d'insertion et annoncé vouloir lutter contre les contrats de travail précaires.

Mesures critiquées

Les propositions du candidat socialiste ont été aussitôt la cible de la droite au pouvoir: la porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse a donné le ton en parlant "d'un projet qui met le modèle social en péril, la crédibilité de la France en péril".

Marine Le Pen, la candidate d'extrême droite (17% dans le dernier sondage), a estimé que le programme socialiste ne rompt pas avec "le modèle ultralibéral". Le centriste François Bayrou (15%, en hausse constante) le juge "très éloigné de ce qu'il faudrait pour un retour à l'équilibre crédible".

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