Quatorze élèves et deux enseignants de Bulle (FR) se sont retrouvés très près de la fusillade d'Ottawa mercredi. Le drame a éclaté alors qu'ils visitaient le Parlement canadien. Ils ont alors pu se réfugier dans la chapelle du bâtiment, où ils sont restés pendant près de neuf heures.
Le recteur du Collège du Sud à Bulle, François Genoud, a confirmé l'information publiée jeudi par "La Liberté". C'est une mère d'élève, contactée par son enfant par SMS, qui a donné l'alerte à 16h35 (heure suisse) une trentaine de minutes après le début de la fusillade.
Le collège a alors averti la Direction de l'instruction publique, qui a pris langue avec le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Celui-ci a créé une cellule de crise, contacté l'ambassade de Suisse à Ottawa et mis en place une "help line" téléphonique.
Les élèves âgés de 18 à 19 ans ont passé par des moments difficiles, poursuit le recteur: ils savaient qu'un tireur était mort et entendaient des cris. Les informations parvenaient en Suisse au compte-gouttes, notamment par le biais de SMS envoyés par les élèves. A Bulle, les autorités scolaires suivaient CNN et d'autres sites.
Interrogé par la police
Les 14 collégiens et les deux enseignants ont finalement pu quitter la chapelle vers 01 heure (heure suisse), près de neuf après le début du drame. Au total, une cinquantaine de personnes avaient pu s'y réfugier. Des représentants de l'ambassade leur ont rendu visite. L'un des élèves, qui a vu de près un tireur, a été interrogé par la police canadienne.
Ils ont été logés dans un hôtel organisé par le DFAE et l'ambassade, à une demi-heure des lieux de la fusillade. Initialement, ils devaient dormir dans une auberge de jeunesse à proximité.
Soutien psychologique
Les élèves atterriront vendredi matin en Suisse, comme prévu. Certains sont très choqués, selon le recteur François Genoud. S'ils le souhaitent, ils bénéficieront d'un soutien psychologique.
Outre du Collège du Sud, les collégiens proviennent de l'Ecole de commerce, de l'Ecole de culture générale et du gymnase. Il s'agissait de leur voyage d'étude. Des liens avaient été tissés entre les établissements gruériens et des collèges canadiens en 2006.
Chaque année, en octobre, des élèves fribourgeois partent deux semaines au Canada et sont accueillis dans des familles. Au début de chaque année, l'échange inverse se produit.