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Gaz: l'Ukraine demande une rallonge de 2,4 milliards à l'UE pour solder sa dette envers la Russie

L'Ukraine a demandé mardi une rallonge de 2 milliards d'euros, soit plus de 2,4 milliards de francs, à l'Union européenne, afin de régler sa dette envers la Russie et espérer ainsi qu'elle reprenne ses livraisons de gaz avant l'hiver.

21 oct. 2014, 18:57
Face à l'intransigeance russe, de Gazprom notamment, l'Ukraine doit demander un prêt supplémentaire à l'Europe.

L'Ukraine demande à l'UE un "prêt additionnel de deux milliards d'euros", a annoncé mardi la Commission européenne. C'est la somme que réclame la Russie à Kiev d'ici à fin octobre pour reprendre ses livraisons de gaz suspendues en juin. Militairement, Human Rights Watch accuse les belligérants d'avoir fait usage de bombes à fragmentation.

La demande de Kiev "va maintenant être examinée en consultation avec le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités ukrainiennes", a ajouté un porte-parole de la Commission, Simon O'Connor. Une rencontre entre l'UE, l'Ukraine et la Russie, en prolongement de la récente rencontre Poutine-Porochenko à Milan, se poursuivait mardi à Bruxelles pour garantir l'approvisionnement de l'Ukraine et des Européens en gaz russe à l'approche de l'hiver.

La Commission "fera une proposition au Parlement européen et au Conseil", qui représente les Etats membres, sur la base de cette évaluation. "Elle reste très engagée à soutenir l'Ukraine", a ajouté M. O'Connor.

Accord intérimaire

Avec l'aide de l'UE, Kiev et Moscou discutent actuellement d'un "accord intérimaire" qui prévoit le paiement par l'Ukraine de 3,1 milliards de dollars (2,9 milliards de francs) de factures impayées au géant gazier russe Gazprom, dont deux milliards avant fin octobre.

Cet accord était dans la journée au centre d'une rencontre trilatérale à Bruxelles entre le commissaire européen à l'Energie, Gunther Oettinger, et les ministres russe, Alexander Novak et ukrainien, Iouri Prodan.

L'UE et le FMI ont déjà placé sous perfusion l'économie ukrainienne. Bruxelles a promis à Kiev un soutien à moyen terme de 11 milliards d'euros, dont le plus gros en prêts bonifiés.

Produits végétaux interdits

Dans la guerre d'usure que se jouent Moscou et Kiev, l'agence sanitaire russe Rosselkhoznadzor a décrété mardi via un communiqué une "restriction temporaire" sur les importations de produits végétaux en provenance d'Ukraine ceci pour parer à un éventuel contournement de l'embargo décrété par Moscou en août sur les produits alimentaires européens via un transit par ce pays.

L'agence sanitaire n'a cependant pas précisé d'échéance exacte concernant ces restrictions. Elle russe dénonce également depuis plusieurs semaines des importations illégales de viande de porc ou encore de produits laitiers "non conformes" en provenance d'Ukraine vers la Crimée.

Bombes à fragmentation

Sur le plan militaire, un rapport de Human Rights Watch (HRW) a fait sensation mardi en révélant que les forces ukrainiennes, et peut-être les rebelles séparatistes prorusses, pourraient avoir utilisé des bombes à fragmentation lors des combats dans l'Est.

Leur utilisation est interdite par une convention internationale entrée en vigueur en 2010 mais que l'Ukraine n'a pas ratifiée. Ces bombes ou armes à sous-munitions explosent avant de toucher le sol et dispersent plusieurs autres petites bombes.

Jusqu'à 30 fléchettes dans un corps

Dans un communiqué, HRW dit avoir enquêté pendant une semaine dans l'est de l'Ukraine. L'organisation de défense des droits humains est parvenue à la conclusion que ces bombes ont été largement utilisées.

"J'ai retiré des dizaines de fois sur des blessés des fléchettes provenant d'armes à sous-munitions utilisées par les Ukrainiens", a affirmé un chirurgien de Donetsk, bastion des rebelles prorusses, confirmant ces accusations. "Ces petites fléchettes provoquent des blessures en profondeur. Il nous est arrivé de trouver jusqu'à 20 ou 30 fléchettes dans le corps d'un blessé", ajoute le chirurgien.

Double démenti

HRW pointe du doigt l'armée ukrainienne lors de plusieurs attaques commises ce mois-ci à Donetsk, le bastion des séparatistes. L'ONG a recensé 12 largages de ce type qui ont fait au moins six morts et des dizaines de blessés, mais le nombre de victimes pourrait être plus élevé.

Les autorités ukrainiennes ont rejeté ces accusations, les qualifiant de "complètement absurdes". Aussi visés par le rapport de HRW, les prorusses ont également démenti leur implication.

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