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Gaza: le cessez-le-feu vole en éclats

Alors que les violences dans la bande de Gaza devaient cesser pendant 72 heures, la guerre a repris vendredi matin, dans une spirale incontrôlable, avec un bain de sang chez les Palestiniens et la probable capture d'un soldat israélien.

01 août 2014, 21:24
Les rues palestiniennes ressemblent à des champs de bataille.

La crise s'est aggravée au moment même où un cessez-le-feu de 72 heures entre Israël et le Hamas devait apporter un peu de soulagement aux 1,8 million de Gazaouis prisonniers de l'enclave soumise à un déluge de feu.

La trêve entrée en vigueur à 8H00 locales et censée permettre aux habitants durement éprouvés de se réapprovisionner et d'enterrer leurs morts, n'aura pas tenu deux heures.

La barre des 1500 Palestiniens tués a été franchie en ce 25e jour de la guerre, ont indiqué les services d'urgence. Selon l'ONU, les trois quarts des morts sont des civils, dont de nombreux enfants. Côté israélien, la plupart des morts sont des militaires impliqués dans le conflit. Soixante-trois ont péri, ainsi que trois civils.

Soldat enlevé

Les chances d'une pause durable semblent plus éloignées que jamais, après la probable capture par l'ennemi d'un sous-lieutenant de 23 ans, et la mort côté palestinien d'au moins 62 personnes dans des tirs d'artillerie israéliens près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza dévastée et asphyxiée, selon les secours locaux.

Deux soldats israéliens ont été tués au cours de l'affrontement qui aurait conduit à la capture du sous-lieutenant près de Rafah, selon l'armée israélienne.

Accusations mutuelles

Israël et le Hamas se sont renvoyé la responsabilité du nouvel échec de cette trêve, la première pourtant que les deux camps avaient acceptée depuis le début des hostilités le 8 juillet.

Selon le récit de l'armée israélienne, des soldats engagés dans la destruction d'un tunnel du Hamas près de Rafah ont été attaqués par des "terroristes" sortis de terre vers 9H30, alors que la trêve était en vigueur. Un kamikaze s'est fait sauter, affirme l'armée, selon laquelle les premiers éléments "indiquent qu'un soldat a été enlevé" dans l'affrontement.

"C'est l'occupant qui a violé le cessez-le-feu"

Personne n'a revendiqué un éventuel enlèvement. Le Hamas a en outre assuré n'avoir mené aucune opération après l'entrée en vigueur de la trêve. Pour le porte-parole de l'organisation islamiste à Gaza, Fawzi Barhum, "c'est l'occupant (Israël) qui a violé le cessez-le-feu". "La résistance palestinienne a agi au nom de son droit à l'autodéfense pour arrêter les massacres de notre peuple", a-t-il ajouté.

La Maison-Blanche, alliée historique d'Israël, s'en est elle remise exclusivement aux informations de son allié pour parler de violation "barbare" du cessez-le-feu par le Hamas. L'ONU a également mis en cause le Hamas, tout en reconnaissant que "l'ONU n'a pas de moyens indépendants de vérifier exactement ce qui s'est passé".

Une grande partie de la journée, le secteur de Rafah a été soumis à d'intenses bombardements israéliens, qui, outre 62 morts, ont fait au moins 350 blessés, selon les services d'urgence. La plus grande confusion régnait à Rafah, les secours s'employant comme ils pouvaient à essayer de récupérer les blessés et les morts, ont indiqué des correspondants de l'AFP.

Négociations repoussées

Des négociations étaient censées s'engager vendredi au Caire pour que le cessez-le-feu puisse durer plus longtemps que les précédentes trêves, unilatérales et toutes avortées.

L'Egypte a informé les responsables palestiniens qu'elle repoussait ces pourparlers après qu'Israël l'eut informée de la probable capture d'un de ses soldats, a indiqué un responsable du Jihad islamique, organisation qui devait prendre part à cet effort de négociation. Le Caire a de son côté assuré que son invitation tenait toujours.

Une délégation palestinienne composée de représentants du Hamas, de son allié du Jihad islamique et du Fatah se rendra au Caire samedi "quelles que soient les circonstances", a indiqué le président palestinien Mahmoud Abbas.

Des manifestations sporadiques en soutien à Gaza ont par ailleurs éclaté dans les grandes villes de Cisjordanie occupée. Deux Palestiniens ont été tués par l'armée d'occupation israélienne à Tulkarem, près de Naplouse et à Safaa.

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