Les deux parties sont parvenues à un "consensus simultané" sur une telle trêve lors de discussions indirectes par l'intermédiaire des Egyptiens, a annoncé à l'AFP un responsable palestinien. "Israël a accepté la proposition égyptienne de cessez-le-feu", a confirmé un responsable israélien quelque temps après.
Le Caire a appelé les deux parties à mettre à profit les 72 heures de trêve pour travailler "à un cessez-le-feu global et permanent". On ignore les termes de ce cessez-le-feu provisoire. Les deux camps se sont livré un bras de fer à distance avant de l'accepter.
Un symbole pionnier attaqué
Depuis vendredi, les activistes palestiniens ont tiré 110 projectiles dont 80 ont atteint le territoire de l'Etat hébreu - 21 dimanche dont 16 ont atteint le sud d'Israël sans faire de victime. Il s'agit essentiellement des roquettes de faible portée ou des obus de mortier, contre lesquels le système israélien d'interception "Dôme de fer" est inopérant.
Cependant, ces tirs ont fait peu de victimes, en grande partie parce que 80% des 5000 habitants des kibboutz proches de la frontière ont fui avant la trêve observée de mardi à vendredi. L'abandon de ces communautés agricoles, dans lesquelles les Israéliens voient des symboles de leur esprit pionnier, pourrait accentuer la pression sur M. Netanyahu afin qu'il fasse preuve de fermeté.
"Nettoyer le terrain"
Ainsi, le conseil des ministres de dimanche a été précédé de déclarations belliqueuses des faucons du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman est allé jusqu'à plaider le retour des forces terrestres israéliennes à l'intérieur de Gaza, d'où elles s'étaient entièrement retirées mardi. Elles y "nettoieraient le terrain".
Dans une interview au journal "The Atlantic", parue dimanche sur son site internet, l'ancienne secrétaire d'Etat et probable candidate à la présidentielle américaine de 2016 Hillary Clinton a fermement soutenu l'intervention d'Israël et estimé que le Hamas était le principal responsable du conflit actuel.
Vingt-neuf cibles et trois morts
A Gaza même, les bombardements - qui visaient 35 objectifs selon Tsahal - se poursuivaient dimanche. Cinq Palestiniens, dont deux adolescents de 17 ans et une femme de 35 ans, ont péri sous les frappes israéliennes. Dix corps de personnes apparemment tuées antérieurement ont par ailleurs été extraits de ruines à l'est de la ville de Gaza.
Ces nouvelles morts portent à dix-neuf le nombre de Gazaouis tués depuis l'expiration d'un cessez-le-feu de 72 heures vendredi, lors de 160 raids menés par l'armée israélienne, a précisé cette dernière.
Les hostilités ont fait près de 2000 morts depuis leurs débuts le 8 juillet, des civils palestiniens dans la très grande majorité. Selon l'Unicef, au moins 447 des victimes étaient des enfants ou des adolescents.
Obtenir "quelque chose"
Dans ce contexte de morts et de destructions qui accable les Gazaouis, le Hamas doit convertir la résistance à l'armée israélienne en gains politiques. "Nous sommes fatigués. Nous voulons pouvoir rentrer chez nous, mais nous voulons obtenir quelque chose en compensation des souffrances que nous avons endurées", expliquait ainsi dimanche dans la bande de Gaza Samar Mohammad, 27 ans.