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Gbagbo à la CPI: "J'ai été arrêté sous les bombes françaises"

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a accusé l'armée française d'avoir orchestré son arrestation.

05 déc. 2011, 16:58
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Il s'exprimait lors de sa première comparution lundi devant la Cour pénale internationale (CPI).

"J'ai été arrêté le 11 avril sous les bombes françaises", a dit M. Gbagbo, 66 ans, premier ex-chef d'Etat remis à la Cour, soupçonné de crimes commis à la suite de l'élection présidentielle de novembre 2010.

"C'est l'armée française qui a fait le travail", a-t-il assuré, relatant pour la première fois son arrestation, lors de sa première comparution devant la CPI, entrée en fonction à La Haye en 2002.

Laurent Gbagbo est soupçonné d'être "coauteur indirect" de crimes contre l'humanité lors des violences post-électorales de 2010-2011, à savoir meurtre, viol, actes inhumains et persécution commis par ses forces entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Son refus de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara à la suite de la présidentielle de novembre 2010 avait plongé le pays dans une crise meurtrière qui avait fait 3.000 morts.

Encerclé par les chars français

Interrogé par la présidente Silvia Fernandez de Gurmendi sur ses conditions de détention, l'ancien président ivoirien a assuré que celles-ci étaient "correctes", mais, a-t-il ajouté, "ce sont les conditions de mon arrestation qui le sont moins".

"Une cinquantaine de chars français encerclaient la résidence (présidentielle) pendant que les hélicoptères la bombardaient", a assuré M. Gbagbo, vêtu d'un costume sombre, d'une chemise blanche et portant une cravate bleue marine.

"J'ai vu devant moi mourir mon ministre de l'Intérieur", a-t-il poursuivi: "mon fils aîné est encore détenu en Côte d'Ivoire, je ne sais pas pourquoi on l'a arrêté, peut-être parce qu'il est mon fils, je l'ai vu battu".

"Si on m'accuse, c'est qu'il y a des éléments de preuve", a en outre déclaré M. Gbagbo, qui était sous le coup d'un mandat sous scellés émis le 23 novembre et rendu public le 30 novembre : "je veux voir ces éléments de preuve et les confronter à ma vérité à moi".

Prochaine audience en juin 2012

Lors de l'audience, qui a duré moins d'une trentaine de minutes, les juges se sont assurés que le suspect avait été informé clairement des charges portées contre lui et des droits que lui reconnaît le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour.

L'audience de confirmation des charges aura lieu le 18 juin 2012. A l'issue de celle-ci, les juges devront déterminer si les preuves rassemblées par l'accusation sont suffisamment solides pour la tenue d'un procès.

"Nous sommes d'accord sur le fait que des crimes ont été commis de tous les côtés (et donc également par le camp Ouattara, ndlr) et doivent donc être poursuivis", a précisé le procureur, qui avait été autorisé début octobre à enquêter en Côte d'Ivoire: "nous avons également dit que nous enquêtons sur plus de dossiers".

Laurent Gbagbo, détenu jusque-là en Côte d'Ivoire, avait été écroué mercredi dernier au centre de détention de la CPI, qui siège à La Haye.

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