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Grande-Bretagne: l'opérateur Vodafone a donné à la police, "par erreur", des données de journalistes

L'opérateur téléphonique Vodafone a transmis à la police "par erreur" les données de 1700 collaborateurs du groupe de presse britannique de "The Times".

26 nov. 2014, 06:54
Après avoir transmis les données à la police, Vodafone a demandé à Scotland Yard de les lui rendre. En vain.

La police britannique a "obtenu et étudié" les données téléphoniques de plus de 1700 employés de la société News UK, qui édite "The Times", révèle mardi soir le quotidien britannique. Celles-ci ont été "transmises par erreur" par le géant britannique des télécoms Vodafone.

Le Times dénonce une "atteinte majeure à la vie privée" des employés de News UK quelques heures avant la présentation d'un projet de loi au parlement. Le texte vise notamment à étendre la capacité de la police à accéder aux données informatiques et téléphoniques de personnes suspectées d'activités liées au terrorisme.

Les données transmises en mars 2014 étaient celles de journalistes, avocats, employés et dirigeants du groupe de presse qui publie "The Times", "The Sunday Times" et "The Sun". Elles portaient sur les années 2005 à 2007, précise le quotidien.

Scotland Yard a réagi mardi soir en affirmant dans un communiqué avoir "rendu ces données téléphoniques qui lui avaient été envoyées par erreur parVodafone". La police a précisé qu'elles avaient été transmises dans le cadre de l'opération Elveden, une enquête sur des soupçons de versement de pots-de-vin à des policiers et des fonctionnaires par des journalistes.

"Les enquêteurs de l'opération Elveden ont utilisé les pouvoirs prévus par la loi pour demander à Vodafone le détail des appels effectués par un journaliste de News International (le précédent nom de News UK)", précise le communiqué de la police.

Liste des appels

Le "Times" affirme cependant que, bien que sachant que ces données avaient été transmises par erreur, la police les a "analysées, a établi une liste des appels émis par 1757 téléphones et a retenu ces données pendant sept mois malgré des demandes pour qu'elles soient rendues". Une information confirmée par Vodafone.

"Dès que nous (...) avons été au courant, fin septembre, que Scotland Yard comptait utiliser les données transmises par erreur, nous leur avons demandé de détruire immédiatement ces données", indique Vodafone dans un communiqué.

"Erreur humaine"

Cette affaire a fait l'objet d'une enquête par deux organismes indépendants, the Information Commissioner (ICO) et the Interception of Communications Commissioner's Office (IOCCO), précise le quotidien britannique. "Ce cas révèle les inquiétudes quant à l'usage étendu par la police de ses pouvoirs de surveillance vis-à-vis des journalistes et de leurs sources", souligne le "Times".

"Un responsable de Vodafone s'est personnellement excusé pour ce qu'il affirme être une erreur humaine", a indiqué le directeur de News UK, Mike Darcey. Celui-ci a également précisé avoir informé mardi soir l'ensemble des salariés du groupe.

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