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Grands prédateurs: les chiens de protection efficaces, selon une étude

Parmi toutes les moyens pour protéger un troupeau des loups et autres grands prédateurs, ce sont les chiens et les dispositifs visuels qui s'avèrent le plus efficaces, selon une étude. les tirs ou empoisonnements se sont par contre montrés moins performants.

06 sept. 2016, 13:57
/ Màj. le 06 sept. 2016 à 14:02
Ce sont les chiens de protection et le dispositif appelé "ligne de Fladry"   qui ont affiché les meilleurs résultats.

Les chiens de protection et les dispositifs visuels d'effarouchement sont efficaces pour protéger les troupeaux des loups et d'autres grands prédateurs, selon une étude. Les tirs en revanche ne produisent pas toujours les résultats escomptés.

Une équipe internationale de chercheurs provenant des Etats-Unis, de Slovénie et d'Afrique du Sud s'est livrée à une méta-analyse de la littérature scientifique sur le sujet. Elle a retenu douze études réalisées en Europe et aux Etats-Unis portant sur le loup, le lynx, l'ours et le coyote.

Résultats: ce sont les chiens de protection et le dispositif appelé "ligne de Fladry" - une simple corde parée de petits drapeaux colorés s'agitant dans le vent - qui ont affiché les meilleurs résultats. Dans 80% des cas, la prédation a pu être réduite.

Les tirs, appâts empoisonnés et autres méthodes létales se sont avérés moins efficaces, avec une baisse des dommages aux troupeaux seulement dans 29% des cas, indiquent ces travaux publiés dans la revue "Frontiers in Ecology and the Environment" et diffusés mardi par le WWF Suisse.

Effets contre-productifs

Concernant le loup, les chercheurs ont passé en revue six études. Dans quatre d'entre elles, des chiens de protection et des lignes de Fladry ont été utilisés, avec à la clé l'effet escompté.

Dans deux autres, avec des méthodes létales, seule une, en Amérique du Nord, a amené à un résultat positif, avec moins d'animaux de rente tués. La seconde, conduite en Slovénie, n'a eu aucun effet. Ce pays recense une cinquantaine de loups.

Dans d'autres cas impliquant des coyotes et des pumas, les tirs se sont avérés contre-productifs, avec davantage d'attaques par la suite. Avec les méthodes non létales comme les chiens de protection en revanche, aucun effet contre-productif n'a été constaté dans les travaux répertoriés.

Les scientifiques recommandent par conséquent dans leurs conclusions de renoncer à tuer les prédateurs tant que l'efficacité de tels procédés n'est pas démontrée. Pour l'heure selon eux, "la science du contrôle des prédateurs manque de rigueur".

Loi assouplie en consultation

Il y a deux semaines, le Conseil fédéral a mis en consultation une révision de la loi sur la chasse qui facilite la régulation de certaines espèces protégées pouvant poser problème, notamment le loup. Les cantons ne seront plus obligés de prouver un dommage concret. Moyennant une consultation de l'Office fédéral de l'environnement, ils pourront mener des interventions régulatrices.

Dans un communiqué, le WWF évoque une "solution de facilité" et juge "discutables" les tirs préventifs, en particulier suite aux conclusions de la présente étude. Selon l'organisation écologiste, "la meilleure solution pour les animaux de rente dans une région où vivent des loups est la protection des troupeaux ainsi qu'une structure familiale stable au sein de la meute".

Depuis sa réapparition en terres helvétiques en 1995 puis la formation des premières meutes en 2012, Ysengrin tue près de 160 animaux de rente par an en moyenne, surtout des moutons. La Suisse compte actuellement une trentaine de loups.

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