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Grèce: des milliers de migrants sans abri après un incendie à Lesbos

Un deuxième incendie s’est déclaré mercredi soir à Moria, le plus grand camp de réfugiés de Grèce. Des milliers de migrants sont désormais sans abri sur l’île de Lesbos.

09 sept. 2020, 21:06
Des milliers de migrants se retrouvaient mercredi sans abri sur l'île de Lesbos après l'énorme incendie qui a ravagé au petit matin Moria.

Des milliers de migrants se retrouvaient mercredi sans abri sur l’île de Lesbos après l’énorme incendie qui a ravagé au petit matin Moria, le plus grand et sordide camp de réfugiés de Grèce. Un autre feu s’est déclaré en soirée. Aucune victime n’est à déplorer.

Selon le ministre des Migrations Notis Mitarachi, des demandeurs d’asile qui protestaient contre la quarantaine imposée après la détection de cas de Covid-19 sont à l’origine du sinistre.

La Protection civile grecque a déclaré «l’état d’urgence» à Lesbos. L’île de la mer Egée forte de 85’000 habitants est la principale porte d’entrée des migrants en Grèce en raison de sa proximité avec la Turquie.

 

 

«Au moins 3500 migrants sont sans abri (…) et nous prenons des mesures d’urgence pour ces personnes: les plus vulnérables, environ 1000, seront hébergés sur un ferry qui va arriver mercredi soir au port de Mytilène», chef-lieu de l’île, a annoncé M. Mitarachi. Deux bâtiments de la marine grecque se rendront jeudi à Mytilène pour héberger d’autres migrants et des tentes vont être installées.

Où aller?

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a fait part de sa «profonde tristesse», soulignant que l’UE se tenait «prête à aider». D’ores et déjà, la Commission européenne a annoncé qu’elle prenait en charge le transfert immédiat vers la Grèce continentale de 400 enfants et adolescents.

Des milliers d’hommes, femmes et enfants sont sortis paniqués dans la nuit des tentes et des conteneurs, certains se réfugiant dans les champs d’oliviers environnants. Mercredi après-midi, la majorité d’entre eux se sont retrouvés assis au bord de la route reliant le camp au port de Mytilène, formant de longues files d’attente de trois kilomètres, a constaté une journaliste de l’AFP.

«Qu’est-ce qu’on va faire maintenant? Où on peut aller?», demande Mahmout, originaire d’Afghanistan. A côté de lui, sa compatriote Aisha cherche ses enfants.

Le camp hébergeait quelque 12’700 demandeurs d’asile, soit quatre fois sa capacité d’accueil, dont 4000 enfants.

Contre la quarantaine

Selon Notis Mitarachi, des demandeurs d’asile sont à l’origine de l’incendie. «Les incidents à Moria ont éclaté quand des demandeurs d’asile ont protesté contre la quarantaine», a-t-il déclaré. Il a précisé que de «nombreux foyers» se sont déclarés dans le camp dans la nuit.

Le premier cas de coronavirus avait été détecté à Moria la semaine dernière et le camp a été immédiatement placé à l’isolement pour quinze jours. La partie principale du centre d’enregistrement d’identification a été complètement détruite, selon Notis Mitarachi.

 

 

Outre cette partie principale du camp abritant près de 4000 personnes ainsi que les locaux administratifs et d’asile, le camp de Moria s’étendait dans les oliveraies avoisinantes, où habitaient près de 8000 personnes dans des tentes, qui ont subi également de nombreux dégâts.

L’Allemagne, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne, a demandé aux pays de l’UE d’accueillir des migrants du camp.

Manque d’hygiène

Mercredi soir, un nouvel incendie s’est déclaré dans une partie du camp qui avait été relativement épargnée, entraînant les mêmes scènes de chaos: des familles de migrants paniquées fuyant le feu qui consumait leurs tentes. Cet «incendie est plus limité que celui de mardi soir», a précisé un responsable des pompiers

Ces dernières années, le camp de Moria a été décrié pour son manque d’hygiène et son surpeuplement par les ONG qui appellent régulièrement les autorités grecques à transférer les demandeurs d’asile les plus vulnérables vers le continent.

La commissaire du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic a critiqué mercredi «le manque de solidarité des pays membres de l’Europe qui sont aussi responsables pour la situation catastrophique» sur l’île. En Suisse, le parti socialiste a renouvelé son appel à l’évacuation immédiate de tout le camp. Dans un communiqué, les socialistes exigent que la Suisse accueille «un nombre significatif» de réfugiés et exige la même chose des Etats membres de l’UE.

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