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Grèce: les chefs d'Aube dorée accusés d'avoir fondé une organisation criminelle

La police grecque a annoncé samedi une vague d'arrestations au sein du parti d'extrême-droite Aube dorée. La police a arrêté le chef historique du parti ainsi que plusieurs députés.

28 sept. 2013, 15:26
Le leader d'Aube dorée, Nikos Mihaloliakos, a été arrêté par la police grecque.

Les autorités grecques ont frappé samedi un grand coup contre le parti Aube dorée, dix jours après le meurtre d'un musicien antifasciste par un membre de cette formation.

Le leader d'Aube dorée, Nikolaos Mihaloliakos, son porte-parole, Ilias Kasidiaris, deux autres députés et dix membres du mouvement ont été arrêtés. Ils sont accusés d'avoir fondé une organisation criminelle, a précisé la police. Ils vont être présentés à la justice au cours du week-end pour se voir notifier les charges retenues contre eux, a-t-elle ajouté.

Douze membres du parti ont également été interpellés au cours de ce coup de filet mené dans plusieurs régions du pays. L'opération devrait conduire à d'autres arrestations dans les prochaines heures, puisqu'une trentaine de mandats d'arrêt ont été émis par la Cour suprême contre des militants ou députés d'Aube dorée, selon des sources judiciaires et policières.

Ce vaste coup de filet survient alors que la Grèce, en crise, poursuit ses négociations avec ses créditeurs et s'apprête à prendre dès janvier la présidence tournante de l'Union européenne.

"Décision illégale"

Un appel à protester contre une "décision illégale" s'affichait samedi sur la page d'accueil du site internet du parti néonazi, également relayé sur Twitter. Quelques centaines de sympathisants d'Aube dorée étaient rassemblés en fin de matinée devant les locaux de la police grecque où se trouvaient des suspects.

"Honte à eux, le peuple portera Aube dorée plus haut", a lancé à la presse un des députés, Ilias Panagiotaros, juste avant son arrestation.

Suspensions dans la police

Le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, 34 ans, a brutalement sorti les autorités grecques de leur atonie face aux agissements d'un parti soupçonné de nombreuses violences contre les étrangers et les militants de gauche. Le musicien avait été poignardé le 17 septembre à la sortie d'un café d'une banlieue d'Athènes par un militant d'Aube dorée, qui a reconnu les faits.

La première réplique du gouvernement est survenue lundi avec la démission et la suspension de plusieurs cadres de la police grecque dans le cadre d'une enquête, toujours en cours, sur les liens entre les forces de police et les membres du parti néonazi.

Plus de 10'000 Grecs ont manifesté mercredi à Athènes pour dénoncer l'assassinat du rappeur. Des affrontements ont éclaté entre protestataires et forces de l'ordre qui leur interdisaient l'accès au siège d'Aube dorée.

Menace de démission

Le parti, qui réfute le qualificatif de néonazi et dément toute implication dans ce meurtre, a brandi la menace d'une démission collective de ses 18 députés si la répression continuait. Cette démission entraînerait des élections partielles à hauts risques pour la coalition gouvernementale, au moment où Athènes pourrait avoir à négocier un troisième plan d'aide avec ses créanciers internationaux.

Aube dorée était créditée de 14% des intentions de vote dans les sondages réalisés avant le meurtre de Pavlos Fissas, mais ce chiffre est tombé à 6,8% dans une enquête publiée cette semaine.

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