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Grèce: les négociations de formation d'un gouvernement dans l'impasse

La formation d'un gouvernement d'union en Grèce ne semble pas aboutir, après les discussions de dimanche.

13 mai 2012, 18:40
Dans l'espoir de sortir de la crise politique qui paralyse la Grèce depuis sept jours, le chef de l'Etat Karolos Papoulias (centre) a reçu en fin de matinée les chefs des trois principaux partis représentés au Parlement, qui ont tous échoué à former une coalition. A gauche, le socialiste Evangelos Venizelos, le conservasteur Antonis Samaras (2e à gauche) et le leader d'extrême gauche Alexis Tsipras (droite).

Les discussions de la dernière chance sur la formation d'un gouvernement d'union en Grèce ne semblaient pas vouloir aboutir à un résultat dimanche. Cette impasse rend de plus en plus vraisemblable l'organisation de nouvelles élections législatives en juin.

Dans l'espoir de sortir de la crise politique qui paralyse la Grèce depuis sept jours, le chef de l'Etat Karolos Papoulias a reçu en fin de matinée les chefs des trois principaux partis représentés au Parlement, qui ont tous échoué à former une coalition.

La réunion a duré moins de deux heures. Elle n'a pas permis au dirigeant du Parti socialiste (Pasok) Evangelos Venizelos, au leader conservateur de Nouvelle Démocratie (ND) Antonis Samaras et au chef de file de la Coalition de la Gauche radicale (Syriza) Alexis Tsipras de se mettre d'accord sur les plans de sauvetage internationaux.

Le Pasok et Nouvelle Démocratie sont favorables à ces plans, tandis que Syriza rejette l'austérité imposée à la Grèce par ses créanciers.

Déclarations contradictoires

A l'issue de la première réunion du jour, les trois principaux partis faisaient des déclarations contradictoires. Le leader socialiste du Pasok, Evangelos Vénizélos, a parlé d'"impasse", tout en affirmant avoir encore "un optimisme limité".

De son côté, le conservateur Antonis Samaras a fait savoir que les consultations allaient se poursuivre. Il a accusé Syriza d'entraver les efforts déployés par l'ensemble de la classe politique pour trouver un compromis.

Le leader de Syriza, Alexis Sipras, a pour sa part affirmé que Pasok, ND et un troisième parti, vraisemblablement le petit parti Gauche démocratique pro-européen Dimar, s'étaient accordés sur une coalition. Dimar a rapidement démenti dans un communiqué, qualifiant les affirmations de M. Tsipras de "mensonge diffamatoire" et de "honte".

Syriza inflexible

"Ils ne cherchent pas d'accord avec Syriza, ils nous demandent d'être complices d'un crime et nous ne serons pas leurs complices", a répliqué Alexis Tsipras. Le jeune leader de la Gauche radicale a de nouveau exclu toute participation à un gouvernement soutenant le plan de sauvetage du pays, et donc l'austérité.

Le président grec devait ensuite recevoir les uns après les autres les chefs des petits partis représentés au Parlement à l'issue des législatives du 6 mai.

Exaspération

L'organisation probable de nouvelles législatives exaspère les électeurs, dont le quotidien est rythmé par les baisses de salaires et les hausses d'impôts.

"Quelle raison a-t-on de penser qu'ils vont s'entendre sur quoi que ce soit? La seule chose qui les intéresse, c'est être au pouvoir pendant qu'on ne peut même plus payer nos factures d'électricité", peste Maria Kissou, commerçante de 53 ans qui a voté Gauche radicale le 6 mai.

Arrivé deuxième du scrutin, le parti d'Alexis Tsipras est donné vainqueur d'un nouveau vote par tous les sondages avec un score en hausse de près de 10%. Un tel résultat lui permettrait d'empocher en outre la "prime" de 50 élus promise au parti qui arrive en tête.

"Roulette russe"

Alors que les partenaires européens d'Athènes envisagent désormais publiquement une sortie de la Grèce de la zone euro, rien ne semble devoir infléchir les différents partis. La Constitution ne fixe pas de date limite au président Karolos Papoulias pour tenter d'arracher un accord.

Lui-même n'a donné aucune indication sur le temps qu'il prendra avant de demander de nouvelles élections. Ce scrutin pourrait parachever le naufrage de Nouvelle Démocratie et du Pasok, deux partis qui ont dominé la vie politique grecque depuis des décennies.

"Le pays est sur une voie dangereuse", estime en "Une" le quotidien conservateur "Kathimerini". "S'il n'y a pas, même maintenant, une reconstitution immédiate du bloc pro-européen, il sera difficile d'empêcher le pays de partir à l'aventure, voire d'éviter la catastrophe."

Et le journal de centre gauche "Ethnos" de prévenir qu'avec son économie au bord du gouffre, la Grèce joue aujourd'hui à la "roulette russe".


 
 

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