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Greenpeace investit la centrale française de Fessenheim

Près de 60 militants de Greenpeace ont pénétré en force mardi sur le site de la centrale nucléaire française de Fessenheim.

18 mars 2014, 15:42
Des militants de Greenpeace se sont introduits mardi matin dans l'enceinte de la centrale nucléaire française de Fessenheim, en Alsace,

Greenpeace entendait dénoncer mardi les risques du nucléaire, à deux jours d'une discussion à Bruxelles sur la politique énergétique de l'Union européenne. Des dizaines de militants ont escaladé les barrières de la centrale de Fessenheim, à l'aide d'échelles, peu avant 6h. Ils ont ensuite déployé une banderole sur le dôme de protection d'un des deux réacteurs de la centrale, proclamant "Stop risking Europe" ("Arrêtez de faire courir des risques à l'Europe").

Le site a été bouclé par les gendarmes, et survolé par un hélicoptère des forces de l'ordre. Côté allemand, de l'autre côté du Rhin, un hélicoptère de l'ONG évoluait non loin de la centrale.

"Une quarantaine (de personnes) ont réussi à entrer en zone protégée", a indiqué un porte-parole du ministère de l'Intérieur. "Dix-neuf militants ont été interpellés immédiatement, puis quinze autres au fur et à mesure", a-t-il ajouté.

Plusieurs interpellations

Un porte-parole d'EDF, l'exploitant de la centrale, a évoqué 34 interpellations. L'ONG a affirmé dans l'après-midi que 57 personnes l'ont été.

En fin de matinée, Greenpeace a également déployé cinq canots pneumatiques sur le grand canal d'Alsace à proximité de la centrale. Il s'agissait-là, selon l'ONG, de souligner les risques d'inondation de la centrale promise à la fermeture en 2016.

Faire pression

EDF a précisé que cette opération n'avait pas d'incidence sur la sûreté et la production d'électricité des deux plus vieux réacteurs du parc nucléaire français en activité, située à 35 kilomètres de Bâle.

Selon des militants, les activistes ont pénétré dans l'enceinte cachés dans le conteneur d'un semi-remorque qui aurait forcé une des entrées. Leur objectif était d'"envoyer un message aux chefs d'Etat et de gouvernement européens qui se réunissent dans deux jours à Bruxelles pour décider de la politique énergétique de l'Union européenne".

"Nous disons plus particulièrement à François Hollande qu'il ne doit pas s'arrêter à la fermeture de Fessenheim mais aller bien au-delà. Il y a d'autres vieilles centrales en France qui sont dangereuses", a expliqué Cyrille Cormier, chargé des questions d'énergie auprès de l'organisation écologiste.

"Coup d'éclat"

Dans un communiqué, le parti Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui compte deux membres au gouvernement, a félicité Greenpeace pour son "coup d'éclat (...) qui met en lumière la fragilité de nos installations nucléaires".

En service depuis 1977, la centrale de Fessenheim est la doyenne des centrales françaises. Le président français a promis de la fermer d'ici la fin 2016, en raison de son âge et de sa situation en zone sismique et inondable.

Les mouvements écologistes demandent la mise à l'arrêt immédiate des deux réacteurs de 900 MW, en service depuis 1977. Greenpeace estime que la France devrait fermer plusieurs centrales nucléaires si elle veut atteindre l'objectif de 50% de nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025.

Actions à répétition

Le 9 mars, pour les trois ans de la catastrophe de Fukushima, plusieurs milliers d'antinucléaires français, allemands et suisses avaient manifesté pour réclamer la fermeture de Fessenheim.

Quatre jours plus tôt, des partisans de Greenpeace avaient pénétré dans les sites de plusieurs centrales nucléaires européennes, dont celle de Beznau (AG) et celle du Bugey près de Genève, dans le cadre d'une action coordonnée. Ils réclamaient la fermeture des centrales.

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