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Ground Zero: onze après, les familles de victimes s'offusquent du comportement du public

Pour les famille des victimes, Ground Zero est un lieu sacré à New York. Elles n'apprécient pas le comportement des visiteurs qui le considère comme une place de loisirs.

10 sept. 2012, 06:57
Les familles des victimes du 11 septembre 2001 n'apprécient pas que "Ground Zero" soit pris pour autre chose qu'un lieu sacré à New York.

Onze ans après les attentats du 11 septembre à New York, une certaine tension s'est installée à "Ground Zero". Les familles des victimes, qui y voient un "lieu sacré", s'offusquent du comportement de visiteurs qui le considèrent plutôt comme un lieu de loisir.

Sur le site du mémorial ouvert l'an dernier pour marquer l'endroit exact où se trouvaient les tours jumelles, la police, des agents de sécurité et des guides veillent au respect des règles de bonne conduite. Ces mesures répondent à ce que des familles de victimes voient comme un manque de respect alors que, par exemple certains pique-niquent sous les chênes récemment plantés.

En juin, un incident plus sérieux a troublé la sérénité du lieu. Des lycéens en visite ont laissé leurs détritus dans l'une des deux grandes piscines noires marquant les empreintes exactes des deux tours.

Avec leurs tasses

Des panneaux appelant au respect des règles de bonne conduite sont visibles un peu partout autour de ces deux piscines et des panneaux de bronze où sont inscrits les noms des victimes. "Si vous voyez quelqu'un gratter, s'appuyer sur les panneaux ou endommager les noms, merci d'alerter les employés du mémorial", signale ainsi un écriteau.

Aucun acte grave de vandalisme n'a été relevé mais même des manifestations bénignes, comme les touristes se faisant photographier devant le monument, sont de trop pour les proches de victimes qui considèrent cet endroit comme "sacré".

"Les gens riaient, prenaient des photos en souriant et s'appuyaient sur les tablettes où figurent les noms de tant de mes amis, avec leurs tasses Starbucks comme s'ils étaient dans leur salle à manger", a ainsi récemment souligné Marianne Pizzitola, qui dirige un groupe d'anciens pompiers, dans une lettre largement diffusée au président du mémorial, Joe Daniels.

Ouverture

Et pour ceux qui voudraient conserver un accès limité à ce lieu, pour lequel il faut actuellement acheter un billet d'entrée, les choses vont devenir plus difficiles encore. Lorsque les nouveaux grattes-ciel en construction aux alentours auront ouvert leurs portes, le mémorial du 11 septembre deviendra un lieu ouvert.

La place ombragée autour des fontaines deviendra alors certainement un lieu prisé pour les hommes d'affaires du quartier à l'heure de la pause déjeuner.

"J'aime cet endroit tel qu'il est aujourd'hui, la manière dont il est structuré et organisé", dit Lauren Lent, qui se trouvait de l'autre côté de la rue lorsque les avions ont frappé les tours du World Trade Center. "Je redoute vraiment le jour où ils vont en faire un lieu complètement ouvert".

Frisbee

"Beaucoup de personnes sont mortes ici, et bon nombre d'entre elles n'ont pas été retrouvées, elles sont donc toujours là. C'est sacré, et je n'aimerais pas voir des gens venir jouer au frisbee ici", ajoute-t-elle.

Ce point de vue des proches des victimes n'est pas près de changer, selon Michael J. Allen, professeur d'histoire à la Northwestern University qui se réfère aux expériences d'autres monuments commémoratifs à travers le monde.

Vie

Le cap des 50 ans et des 75 ans après la tragédie sont les plus importants car beaucoup de survivants disparaissent ensuite, souligne-t-il. Mais à plus ou moins long terme la tendance est claire selon lui: "Ground Zero va redevenir un lieu de vie, cela deviendra probablement un parc".

Mais mardi, pour le 11e anniversaire des attentats, les familles de victimes vivront une nouvelle fois le crève-coeur de la cérémonie de commémoration. Les noms des 2753 victimes y seront énumérés.


 
 

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