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Guerre des mots entre Ankara et Damas

La Syrie et la Turquie ont eu des échanges virulents au sujet de l'avion de chasse turc abattu samedi par les forces syriennes.

25 juin 2012, 18:52
L'avion, un F-4, a été abattu au large des côtes syriennes.

La Syrie a réaffirmé lundi que l'avion turc abattu par ses défenses anti-aériennes avait violé son espace aérien. Elle a mis en garde l'OTAN qui se réunit mardi à ce sujet contre toute "agression" à l'encontre de son territoire "sacré".

Ankara, qui accuse Damas d'avoir abattu l'avion sans avertissement dans l'espace aérien international, a remis une note de protestation officielle à la Syrie, qui a nié toute agression de sa part.

"L'avion militaire turc a violé l'espace syrien, les défenses aériennes syriennes ont riposté et (l'appareil) s'est abîmé à l'intérieur des eaux territoriales syriennes. Ce qui s'est passé est une violation flagrante de la souveraineté syrienne", a déclaré le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdessi.

La Syrie "ignorait" la nature de la cible abattue vendredi, a-t-il assuré. Plusieurs pays occidentaux, Etats-Unis et France en tête, se sont mobilisés dans cette crise, jugeant l'incident "inacceptable". L'OTAN organisation mardi à Bruxelles une réunion à la demande de la Turquie.

Un "test" pour l'OTAN

Selon des experts spécialisés russes cités par l'agence d'Etat Ria Novosti, Le F-4 Phantom turc abattu testait la défense anti-aérienne syrienne pour le compte de l'OTAN et sa destruction a montré l'efficacité des systèmes russes dont est équipée la Syrie.

De plus, un nouvel incident aérien entre la Syrie et la Turquie, qui n'a fait ni victime ni dégât, a eu lieu au dessus de la Méditerranée après la destruction du Phantom, selon une source diplomatique européenne.

Dans le même temps, un général syrien est entré en Turquie en compagnie de deux colonels et 30 autres soldats et de leurs familles, soit un groupe de près de 200 personnes, selon l'agence de presse turque Anatolie. Cette nouvelle défection porte à treize le nombre de généraux syriens déserteurs dans ce pays.

Situation difficile à Homs

Au total, la Turquie héberge dans le sud du pays plus de 33'000 réfugiés syriens, ainsi que la direction de l'Armée syrienne libre (ASL), fondée par des déserteurs de l'armée régulière, et les réunions du Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition syrienne.

Sur le terrain en Syrie, le bilan des violences s'alourdit sans cesse à mesure que s'intensifient les bombardements de l'armée contre les bastions rebelles. Au moins 41 personnes auraient été tuées lundi, selon une ONG syrienne.

Dimanche, la répression et les combats entre armée et rebelles auraient fait au moins 91 tués, dont 59 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La situation semblait particulièrement difficile à Homs, où des habitants ont lancé un appel au secours relayé par le Conseil national syrien, (CNS), la principale coalition de l'opposition: "nous sommes la cible de bombardements continus et sans pitié, par des lance-roquettes, des hélicoptères militaires, des mortiers, des chars et des armes lourdes".

Sergio Pinheiro sur place

Le président du CICR Jakob Kellenberger a lui réaffirmé la volonté de l'organisation d'entrer dans le centre de Homs, après deux vaines tentatives la semaine dernière.

Un membre de la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie mise en place par l'ONU se trouve depuis ce week-end à Damas où il a été reçu par de hauts représentants du régime syrien, ont dit lundi des sources diplomatiques et onusiennes. Paulo Sergio Pinheiro a obtenu pour la première fois l'autorisation de se rendre en Syrie depuis la création de la commission.

Sur le front diplomatique, l'UE a adopté un quinzième train de nouvelles sanctions contre le régime de Damas, qui visent de nouvelles sociétés et administrations et étendent l'embargo sur les ventes d'armes. La France a souhaité que ces mesures aillent "plus loin", en interdisant notamment les importations de phosphates de Syrie.

En Arabie saoudite, les membres du comité exécutif de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont recommandé la suspension de la Syrie de l'organisation, et son secrétaire général, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a mis en garde les possibles répercussions dans la région d'une guerre civile en Syrie.

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