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Harcèlement sexuel: des femmes, dont Catherine Deneuve, à contre-courant de l'indignation

Un collectif de cent femmes françaises, dont l'actrice Catherine Deneuve, se désolidarise des mouvements nés de l'affaire Weinstein et défend "la liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle". Une tribune qui a suscité de vives réactions.

09 janv. 2018, 22:51
L'actrice Catherine Deneuve fait partie du collectif qui affirme son rejet d'un certain féminisme qui exprime une "haine de l'homme".

Une centaine de Françaises, dont l'actrice Catherine Deneuve, ont défendu mardi "la liberté d'importuner" des hommes, "indispensable à la liberté sexuelle". Cette tribune à contre-courant de l'élan né de l'affaire Weinstein s'est attiré les critiques de féministes.

"Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste", soutient ce collectif d'écrivaines, comédiennes, chercheuses et journalistes, dans un long texte publié par le quotidien Le Monde daté du 10 janvier.

Rédigé notamment par les écrivaines Catherine Millet ou Catherine Robbe-Grillet, signé par des personnalités comme Catherine Deneuve, l'animatrice de radio et ancienne star du porno français Brigitte Lahaie, ou la journaliste Elisabeth Lévy, cette tribune se désolidarise des mouvements nés de l'affaire Weinstein, s'émouvant d'un retour "du puritanisme" et de l'avènement d'"un féminisme qui prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité".

"Nous défendons une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle. Nous sommes aujourd'hui suffisamment averties pour admettre que la pulsion sexuelle est par nature offensive et sauvage, mais nous sommes aussi suffisamment clairvoyantes pour ne pas confondre drague maladroite et agression sexuelle", poursuivent ces signataires.

"Texte consternant"

A rebours des réactions saluant une "libération de la parole" et une prise de conscience de l'impunité des agresseurs sexuels après ce scandale mondial, la tribune a immédiatement suscité des commentaires.

L'ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a regretté "cette étrange angoisse de ne plus exister sans le regard et le désir des hommes. Et qui conduit des femmes intelligentes à écrire des énormes âneries". "Dommage que notre grande Catherine Deneuve se joigne à ce texte consternant", a tweeté l'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal, adressant ses "pensées aux victimes de violence sexuelle, écrasées par la peur d'en parler".

 

 

Ce texte est "une tribune pour défendre le droit d'agresser sexuellement les femmes (et pour insulter les féministes)", a dénoncé la féministe Caroline De Haas tandis que que l'association Osez le féminisme rappelait qu'"une femme sur six sera agressée ou violée au cours de sa vie". De l'affaire Weinstein sont nés les mouvements #Balancetonporc ou #Metoo, qui ont incité des dizaines de milliers de femmes à témoigner.

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